Projet d’arrêté modifiant les programmes du primaire


Il s’agit du texte soumis au Conseil Supérieur de l’Education (CSE) le 22 mars 2006. Les résultats du vote figurent dans le communiqué de presse du ministère daté du même jour. Une première réunion n’avait pu se réunir le 14 mars faute de quorum. La FCPE, le SGEN-CFDT, le SE-UNSA, le SNUIPP-FSU, la Ligue de l'enseignement, la FEP-CFDT, la CGT, l'UNSA-Education et la FSU avaient refusé de siéger pour protester contre "le simulacre" de concertation relative à la modification des programmes de l'école primaire sur l’apprentissage de la lecture (source : vousnousils.fr ).


[Rapport]

Les programmes d’enseignement de l’école primaire annexés à l’arrêté du 25 janvier 2002 soulignaient déjà que les méthodes d’apprentissage de la lecture proposant de faire l’économie de l’apprentissage de la reconnaissance indirecte des mots présentaient plus d’inconvénients que d’avantages.

Ces programmes renonçaient pourtant à tirer les conséquences qu’impose la volonté de donner à tous les enfants les meilleures chances de réussir, et semblaient laisser à chaque maître une totale liberté de choix de la méthode de lecture utilisée, sans proscrire le recours aux méthodes dont les inconvénients étaient bien établis.

Les études conduites en France et à l’étranger au cours des dernières années confirment l’analyse esquissée en 2002 : l’apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification des mots conduisant à leur compréhension et repose sur l’acquisition d’automatismes que seul un entraînement régulier et méthodique permet de maîtriser.

L’intérêt des enfants et l’ambition de permettre la réussite de tous commandent d’écarter les méthodes qui ne donnent pas à tous les élèves les moyens d’accéder de façon autonome à la lecture.

Le présent projet d’arrêté permet de traduire cette volonté dans les textes et de mettre un terme aux ambiguïtés des programmes du 25 janvier 2002 qui, tout en soulignant les inconvénients de la méthode globale, semblaient en autoriser l’usage.


[Projet d’arrêté]

Projet d’arrêté modifiant l’arrêté du 25 janvier 2002 fixant les programmes d’enseignement de l’école primaire

 

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche,

 

Vu le code de l’éducation, notamment son article L. 311-2 ;

Vu le décret 90-179 du 23 février 1990 ;

Vu le décret 90-788 du 6 septembre 1990 modifié par le décret 91-383 du 24 avril 1991 et le décret 2005-1014 du 24 août 2005 ;

Vu l’arrêté du 25 janvier 2002 relatif aux programmes d’enseignement de l’école primaire ;

Vu l’avis du Conseil supérieur de l’éducation du xx xx 2006.

 

Arrête :

Article 1er : Le III, intitulé " cycle des apprentissages fondamentaux – cycle 2 ", de l’annexe de l’arrêté susvisé du 25 janvier 2002, partie " maîtrise du langage et de la langue française " est modifié comme suit :

- au troisième alinéa du 2 " Lecture ", la phrase : " La plupart des "méthodes" de lecture proposent aujourd’hui des programmes de travail équilibrés " est supprimée.

- au 2.4 " Apprendre à identifier les mots par la voie indirecte (déchiffrer) ", la phrase : " La plupart des méthodes proposent deux types d'abord complémentaires ; analyse de mots entiers en unités plus petites référées à des connaissances déjà acquises ; synthèse, à partir de leurs constituants, de syllabes ou de mots réels ou inventés. " est remplacée par la phrase suivante :

" Pour ce faire, on utilise deux types d'approche complémentaires : analyse de mots entiers en unités plus petites référées à des connaissances déjà acquises, synthèse à partir de leurs constituants, de syllabes ou de mots réels ou inventés. "

- au 2.4 " Apprendre à identifier les mots par la voie indirecte (déchiffrer) ", le paragraphe " Programmation des activités " est supprimé.

- Il est inséré, à la fin du 2 " Lecture ", un paragraphe 2.7 intitulé " Programmation des activités " ainsi rédigé :

" 2.7. Programmation des activités "

" L’apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification des mots et par l’acquisition progressive des démarches, des compétences et connaissances nécessaires à la compréhension.

Au début du cours préparatoire, prenant appui sur le travail engagé à l'école maternelle sur les sonorités de la langue et qui doit être poursuivi aussi longtemps que nécessaire, un entraînement systématique à la relation entre graphèmes et phonèmes doit être assuré afin de permettre à l’élève de déchiffrer, de relier le mot écrit à son image auditive et à sa signification possible. Il est indispensable de développer le plus vite possible l'automatisation de la reconnaissance de l'image orthographique des mots. Cet apprentissage exige de conjuguer lecture et écriture.

Savoir reconnaître des mots ne suffit pas pour lire une phrase ou un texte. Les élèves doivent apprendre à traiter l'organisation d'une phrase ou d'un texte écrit. Ils doivent aussi acquérir le lexique et les connaissances nécessaires pour comprendre le propos des textes qu'ils sont invités à lire.

Le cours préparatoire est le temps essentiel de cet apprentissage. Celui-ci doit être poursuivi au CE1 pour consolider la maîtrise du code, développer l'automatisation de la reconnaissance des mots et entraîner à la lecture de textes plus longs, plus variés, comportant des phrases syntaxiquement plus complexes. La lecture doit être prolongée et affermie par un travail régulier de production d'écrits. "

Article 2 : Le directeur de l’enseignement scolaire est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui s’appliquera à compter de la rentrée scolaire 2006 et sera publié au Journal officiel de la République française.

[04/2006]