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Journées inter-académiques, Lyon, 18-19 janvier 2000

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(Voici quelques extraits édifiants de qui s'est dit à Lyon, aux Journées inter-académiques des 18-19 janvier 2000 sur les nouveaux programmes de français.)

Journée du 18-01-2000

M. Marc Baconnet Doyen de l'Inspection des Lettres
1) comment l'école peut-elle traduire les évolutions culturelles ? Il y a eu évidemment un changement complet.
2) qu'entendons-nous par "enseigner la langue au lycée" ? Il faut enseigner un même français pour tous, tous les élèves ont droit à la même culture.

M. Alain Viala. Président du GTD rappelle le souci de continuité entre le collège et le lycée qui a guidé la rédaction des nouveaux programmes, dans un secteur fondamental de la société (malgré l'absence de commission d'éducation au Parlement). Il s'agit non de transmettre non des savoirs compactés mais de développer des capacités. Il faut :
- transmettre une culture : inciter les élèves à lire beaucoup, donc équilibrer lectures cursive et analytique.
- donner une pensée active et critique : il faut donc équilibrer la réception, la compréhension, la glose et le réinvestissement, la critique et I' invention ;
- développer la capacité de décider, délibérer et argumenter.
Tout passe par le discours et la lecture par souci épistémologique, on demandera de lire 6 œuvres au moins dans l'année, parmi les genres connus, auxquels on ajourera l'autobiographique et l'épistolaire ; cela fera ainsi 12 œuvres au moins dans les deux ans (texte et protocoles d'étude).
L'enjeu de la discipline n'est pas une représentation normée de la langue et de la littérature qui ne constituent pas des fins en elles-mêmes. Tout partira des besoins des élèves, dans le cadre d'une très grande liberté laissée au professeur.

Débat

Questions : comment opérer la diversification des exercices avec la réduction des horaires ? Qu'en est-il de l'aide individualisée dont les programmes ne disent rien ?
Comment évaluer ces activités ?
M. Viala rappelle la situation scandaleuse du français réduit à deux ans d'enseignement et annonce une démarche entreprise pour améliorer ce cadre. Sur l'aide individualisée, le GTD aurait voulu qu'elle soit permanente en français.

Groupes de réflexion
Sur l'écriture (compte rendu synthétique)
Introduction par M. Baconnet : les nouveaux programmes posent des problèmes d'appren-tissage et d'évaluation, de définition des exercices. Par exemple, l'écriture dite "inventive" n'est pas l'écriture libre. Il faut deux conditions aux exercices d'écriture : un support textuel ou iconographique, et au moins une consigne.

Les expériences d'écriture inventive relatées :
- un travail sur Vinaver : inventer le l3e tableau de sa pièce et l'envoyer à l'auteur, considéré donc comme destinataire.
- Etude de Boule de suif pour réaliser une nouvelle.
- Sur l 'enfance maltraitée : écrire une nouvelle jusqu'à l'édition. Séquence longue, avec articles, lettres où les élèves ont été obligés d'argumenter.
- Groupement de nouvelles de Maupassant : inventer une fiction a permis de poser autrement les problèmes de narratologie.
- Rédiger une page de manuel sur la scène d'exposition des Mouches.
- A propos du manifeste des artistes contre la Tour Eiffel, écrire la réponse d'Eiffel et la confronter à celle qu'Eiffel a véritablement rédigée.

Les problèmes soulevés :
- le problème fondamental est celui de l'évaluation : quels critères ? quel baccalauréat ? Sera-t-on capable de faire l'exercice qu'on demande aux élèves ?
- faut-il à tout prix articuler les deux types d'écriture ?
- outil intéressant mais dangereux, l'élève tenant fortement à sa production écrite.
- problème aussi de la préparation, car ce genre d'écriture est dévoreur de temps.
- problème de l'effectif des classes, et de leur niveau.
- nécessité d'une formation des professeurs.

Les éléments de réponse L'écriture inventive est le meilleur chemin vers la lecture. Le texte support est obligatoire, donc la lecture sera toujours première.
M.Baconnet : il ne faut pas séparer l'invention et l'argumentation. Il y a une grande part d'apprentissage dans cette écriture, elle est donc inventive jusqu'à un certain point. La volonté est d'élargir l'éventail des activités.
M. Marguliew, IPR : reportons-nous à la rubrique écriture du programme "En seconde, on incite les élèves à imiter, transformer et transposer". On imite des discours, mais il faut bien définir cette imitation, car l'écriture de commentaire est aussi une imitation et imiter, c'est aussi imiter la langue correcte, devenue étrangère aux élèves.

Journée du 19-01-2000

M. Alain Viala. Président du GTD L'expérimentation en cours sur les nouveaux programmes de Seconde sera évaluée mi-février.

Nouveaux programmes de Première
Voici l'état des réflexions : le principe est celui d'un même français pour tous. Le cadre est le même qu'en Seconde pour assurer la progression :
- axe 1 : la réflexion sur la connaissance des codes des échanges, travail sur les genres. En première, surtout la poésie.
- axe 2 : construire des compétences de contextualisation, de perspective historique et culturelle. En première, un mouvement français et européen, avec extension du 16e au l9 e siècles.
- axe 3 : rendre les élèves capables de produire des textes autonomes. En première, on travaillera sur les formes de réécriture : réduire un texte ; l'expanser, le transformer, par imitation, reconversion, parodie, pastiche, synthétiser plusieurs textes, développer un texte.
- axe 4 : rendre l'élève capable de réfléchir et délibérer pour prendre une décision. En première, réflexion sur les formes de la délibération, avec l'essai et le dialogue.

Rubriques supplémentaires, où puiser librement :
- Ecrire, publier, lire au passé (en seconde, au présent) : par exemple, étudier les moments où les publications étaient de l'ordre de l'édition mais aussi du spectacle, de la circulation des manuscrits ; en somme, étudier quelques formes d'échanges entre humains.
- Réflexion sur les pratiques de l'épistolaire : le dialogue et la lettre.
- Genre du récit de vie, formes du biographique.
- Les formes de l'apologue.
Les classes technologiques choisiront une rubrique dans ce vivier, les S et ES deux et les L. trois au moins.
En première, l'horaire passe à 4 heures, pour toutes les sections générales (1 heure de module en plus pour les L). Pour les technologiques, c'est 3 heures.

Les épreuves de l'EAF Au stade actuel, il y a toujours un écrit et un oral.
Oral : les élèves auront à lire et comprendre un texte non expliqué dans l'année, avec un temps de préparation plus long. Ils rendent compte de ce texte pendant 10 minutes, puis suit un entretien où l'élève présente la liste des rubriques obligatoires abordées dans l'année. On jugera la capacité de l'élève à réinscrire un texte dans une perspective déjà étudiée. L'examinateur apportera-t-il ses propres textes ou seront-ils fournis par l'académie ? On ne sait pas encore.
Ecrit : on espère conserver la durée de 4 heures. Modalités : 2 sujets au choix, dans l'esprit du programme qui demande de construire un texte argumenté et de produire un texte d'invention. Tous les sujets comporteront les deux aspects, à des degrés divers. Soit un ou plusieurs textes proposés et l'on demande un peu d'invention, soit un texte plus long, type discussion, avec deux parties. Les sujets seront diversifiés dans le détail selon les sections, mais seront nécessairement en relation avec les rubriques du programme. Il y a place pour des formes dissertatives longues, mais sous plusieurs formes. Même chose pour le commentaire, qu'il ne faut pas fétichiser : il faut le situer dans un ensemble. Le diplôme doit vérifier des compétences acquises : il faut les définir d'abord et ensuite définir les exercices. Un lycéen doit être capable avant tout de produire un texte autonome, de rendre compte d'un texte, de construire une opinion. En ce sens, l'apologue, introduit au programme, introduit l'imaginaire au cœur de l'argurmentation.

Groupes de réflexion
Sur l'évaluation
- M. Baconnet : le champ de l'évaluation est large, il va de l'auto-évaluation à l'évaluation terminale. Tout ne s'évalue pas, il y a les notes et 1'appréciation. Double contrainte imposée par le pouvoir : il faut alléger les épreuves du baccalauréat et mettre sur pied d'autres formes de contrôle, rendre l'évaluation plus fine. On peut donc introduire un contrôle en cours de formation, qu'on ne doit pas confondre avec le contrôle continu.
- Proviseur de Clermont-Ferrand : le CCF est un temps repéré dans le cursus scolaire, déjà pratiqué en EPS. Problèmes du coût en temps et de la lourdeur de la mise en œuvre, des pressions exercées sur l'établissement.
- Problèmes générés par la note : faut-il noter les travaux d'invention ? Si oui, comment les noter ? L'invention est-elle un espace de liberté, ou un apprentissage qu'il faut valoriser ?
- Problème de l'évaluation de l'oral : M. Baconnet pense qu'un CCF concernant l'oral serait intéressant, un CCF de l'oral pour toutes les séries, avec un contrôle terminal pour quelques-unes d'entre elles (dont la série L) permettrait de rééquilibrer l'appréciation de l'oral. (Se reporter au Rapport d'Alain Boissinot sur l'oral)
En principe, les TPE (Travaux personnels encadrés) seront évalués à l'Oral.
Dès l'an prochain, il y aura un CCF pour l'éducation civique, juridique et sociale, pour l'épreuve de mathématiques en Première L, peut-être pour les langues anciennes en Première S, éventuellement épreuve anticipée en latin-grec.
La définition de l'épreuve du bac sera faite dans quelques mois.
Sur le français, les lettres et la littérature :
- Volume horaire : l'enseignement de lettres en Terminale passe à 2,5 heures, avec toujours rubriques et programme de 3 œuvres.
- Option littérature : 3 heures, dès la Première, pour identifier la section L, ouverte à titre expérimental en 2001 et à tout le monde en 2002. Contenu : programme ? ou enseignement de communication ? ou littérature étrangère ?
Sur l'oral :
- Quelle place accorder à l'oral en lycée ? Inventer des formes d'interlocution entre le professeur et l'élève.
- Quelle pédagogie, ? Insister sur les "situations figuratives" (D. Bertrand) jeu dramatique de rôles ; qui font intervenir la fiction, dire des textes, débats. - Comment évaluer l'oral ? l'oral a une fonction de participation mais aussi c'est un outil intellectuel pour construire une opinion. Etudier le fonctionnement des codes, les variétés langagières.

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