Communiqué de presse du 4 avril 2005

NON au " traité établissant une Constitution pour l’Europe "

NON à une école soumise au libéralisme économique

Le "traité établissant une Constitution pour l'Europe" impose aux peuples les règles du libéralisme économique.

Le collectif Sauver Les Lettres, qui dénonce le démantèlement des systèmes d’enseignement, se prononce pour un NON à ce traité qui fixera définitivement les vues libérales sur l’école que, depuis plus de vingt ans, la Commission européenne dicte peu à peu aux pays de l’Union ; cela explique d'une part les convergences entre les "réformes" destructrices des systèmes éducatifs belge, italien, britannique et français notamment et, d'autre part, l'absolue continuité des politiques menées en France par les différents gouvernements : ils ont tous diminué les horaires et réduit les programmes disciplinaires ; ils ont proscrit des méthodes d'enseignement efficaces au profit de théories et de pratiques obscurantistes qui servent aussi de masques aux lobbies de l'informatique pour s'emparer du "marché de l'Education".

Pour ce qui est des lettres, des langues anciennes et de la culture  en général, ce traité, en réduisant  l'enseignement à un "service" subordonné aux impératifs libéraux, en appauvrira davantage les contenus, et les  réduira à quelques outils de communication conformes aux objectifs d'employabilité, de précarité et de flexibilité d'un patronat décidé à détruire sans état d'âme tout ce qui ne va  pas dans le sens de ses profits immédiats. Ainsi la " stratégie de Lisbonne " arrêtée en mars 2000 par le Conseil européen met-elle l'école au service des chefs d'entreprises ; les faibles "compétences de base" utilitaires, fixées à leur demande, s'appellent en France, dans la loi Fillon, "le socle commun" (cf. http://www.sauv.net/fx041204.php ). Une instruction de base aussi réduite impose évidemment l’obligation de suivre un " enseignement tout au long de la vie " privé et payant : elle attente à la démocratie qui nécessite une instruction gratuite des citoyens.

Le NON pour l'Europe que Sauver Les Lettres invite à placer dans les urnes le 29 mai prochain est celui qui, grâce à la remise en cause du libéralisme de gauche ou de droite qu'il manifestera, donnera l’espoir de faire de 2005 l'année des prémices d’une vision émancipatrice de l’instruction.

Collectif Sauver les lettres