Copies d'invention 2003

(Lire le texte de présentation : "Autopsie d’un paquet de copies de bac ordinaire")


INV 4
Ce voyage a été dans mon cœur une déception énorme mais un soulagement à la fois.
A mon arrivée à Stamboul, j’étais très anxieux et frustré à l’idée de revoir cet endroit, et de connaître la fin de notre histoire avec Azayadé, la vérité !
La frustration de revoir cet endroit était forte, cet endroit, qui est pour moi une fontaine de souvenir. J’ai tellement revu cette scène dans mes rêves, ce retour propice à " Stamboul ", qu’il est presque pour moi familier. Tout a bien changé depuis, les magasins ne sont plus les mêmes malgrés la petite épicerie en bas de la rue ou Azayadé et moi avions l’habitude d’aller. Les gens sont toujours aussi chaleureux et ma famille était contente de me voir, même si ce sentiment de distance s’est instauré entre-nous. Cela m’a fait du bien de les revoirent et je leur ai posé des questions sur elle mais de réponse ils ne veulent pas dire la vérité. Mon objectif en venant ici était de connaître la vrai fin entre Azayadé et moi. Le lendemain de mon arrivée, je me suis rendu dans le petit village ou residaient ses parent, cet endroit m’a fait un drôle d’effet des souvenirs d’enfance me sont revenus. J’aimerai tellement avoir des informations sur elle, sur sa mort, cela dans mes rêves, je ne fais qu’y penser. Cela me ferait tellement du bien de connaître la verité. Quand je me suis rendu chez les parent d’Azayadé, personne, tout sa famille était partie. J’ai demandé aux nouveaux propriètaires s’ils savaient ou étaient les anciens locataires, mais ils n’en savaient pas grand chose juste qu’ils etaient partis car le souvenir de leur fille les hantait, et que s’était trop douloureux pour eux. Ils ont préféré fuir.
Le lendemain j’ai été à Mehmed fatih, chez le maître d’Azayadé, j’ai pu le voir. Ce vieux bougre était dans un pitoyable état, sourd et la mémoire l’avait abandonné. Il ne m’a pas reconnut, et ne se souvenait même plus d’Azayadé, très deçu je suis reparti.
Decouragé je me suis rendu dans cette étrange ville que j’ai vu dans mes rêves, peut-être que ce rêve était un signe et que je decouvrerai peut-être des pistes. Cet endroit m’a procuré des frissons, c’était comme dans mon rêve et cela me fesait peur, il m’était familier. Ensuite je me suis assit sur un banc en marbre blanc et j’esperait un signe mais rien, je suis reparti sans indice.
De retour chez mes parents, la décéption me venait, rien pas une seule piste.
Malgrès cela, je poursuivis quand même mes recherches mais sans aboutissement. Mais en faîte, je crois que mes rêves me prévenaient, que ce voyage ne m’apporterait rien sur la fin de notre histoire avec Azayadé quand j’attendais dans un café des personnes qui n’arrivaient pas.
Malgrés cette déception, je me suis enlevé un poid, j’ai eu le courage d’essayer de deterrer le passé, et cela m’a d’un côté m’a quand même soulagé. Et par ce voyage, ces rêves obsedants ou je ne voyais pas le visage d’Azayade et que je la cherchais, cela est fini pour faire place à des rêves plus nostalgiques. Ce voyage a été comme une sorte de deuil malgrés que la fin de notre histoire reste toujours d’un point d’interrogation. Mais moi, je sais qu’on se retrouvera un jour et qu’elle pourra me raconter ce qui s’est passé.

INV 6
Le 18 mars de l’an 1982.
Le moral est au plus bas, toutes mes craintes se sont révélées exactes. A peine débarquer que mes souhaits se sont déjà envolés. En effet, j’ai trouvé Stambul en un piteux état, les minarets qui dans mes rêves caractérisaient la ville sainte avec les dômes étaient tous effondrés tout comme le quartier haut de Mehmed-Fatih où j’espérai rencontrer son vieux maître mais ce ne fut pas le cas. J’ai bien essayé de me renseigner auprès de la population mais les habitants ne me prétérent pas attention. Ils devaient me considérer, moi européen, comme le responsable de la misère dans laquelle ils se situaient. Tout mon temps est parti dans des futilités où je ne voulais pas tomber comme le fait de me perdre dans cette incroyable ville de Stambul ou même de m’attarder sur des bazars d’armes comme si je faisais le contraire de ce que je souhaitais. C’est peut-être un signe des dieux pour me signifier que tout ça n’est qu’un jeux pour eux. La destruction du quartier de son maître, des minarets et des domes, tous les éléments qui m’étaient cher. Peut être que toute ma vie dépend de la volonté divine, qui sait si ma rencontre avec cette superbe femme n’est pas le fruit de leur imagination débordante. Non, je deviens fou, fou de ne pas avoir réussi à retrouver Aziyadé. Malgré tous mes efforts pour ne pas faire les mêmes erreurs que dans mes rêves, j’en ai réalisé certaines m’éloignant un plus plus à chaque fois de mon but : retrouver Aziyadé. Mais hélas, l’équipage et moi avons appareillé ce matin de très bonne heure alors même que je rêvais encore de mes retrouvails avec Jasmine (son vrai nom) sur les quais au soleil couchant mais ce n’était qu’un rêve, un de plus qui me montrait à quel point j’ai eu tord de partir il y a maintenant dix ans. Bref, mes rêves que je qualifiais de normaux il y a peu de temps, sont peut être bien des rêves prémonitoires pour certains aspects comme celui de la population inhospitalière ou encore de mon égarement au sein de la ville. Je pense que mes rêves sont la cause de mon malheur et que sans eux, je n’aurai jamais fait certaines actions qui mon étaient préjudiciables. Il y a peut-être un rapport avec la machine infernale de Cocteau…
Certains rêves ou prophéties ne se réalisent que parce qu’ils sont connus de l’intéresser (un exemple simple : si quelqu’un s’approche de vous et vous dit : ne te retourne pas, vous serez tenter de faire le contraire) Peut-être que si je n’avais pas écouté mes rêves, Jasmine serai avec moi en ce moment même et je ne serai pas en cours de rédaction de mon journal de voyage. La vie ne dépend pas de rêves, elle dépend de l’importance qu’on leur accorde.
Pierre Loti

INV 7
" Me voilà de retour sur le bateau dont je suis descendu, il y a quelque mois, tout plein de bonnes volonté et de gaieté. Mais maintenant que le bateau est sur l’eau et même auparavant, je n’ai plus le cœur gai.
En effet, je suis revenu à Stamboul pour retrouver une jeune fille, Aziyadé dont je suis tomber éperdument amoureux et dont je n’avais plus de nouvelles voilà déjà sept années. En venant à Stamboul, je pensais la retrouver et lui dire à quel point je tenais à elle et que je l’aimais mais malheureusement je ne l’ai point trouver. Ma peine est d’autant plus grande que je supçonne qu’elle ne soit décédée et mes rêves me réconfortent dans cette idée car avant mon départ pour venir à Stamboul, je rêvais que j’y revenais et que je cherchais Aziyadé partout et que malheureusement je ne la retrouvais pas.
A mon arrivée à Stamboul, je me suis précipité immédiatement là où Aziyadé et sa famille demeuraient mais à ma grande peine, ils avaient déménagé suite à une catastrophe familiale. Je n’en sut pas plus : les voisins refusant de me répondre à mes questions. Je partis donc à la recherche de quelqu’un qui pouvait les connaître ou les avoir vu et qui surtout accepterait de me dire où ils sont partis mais sans aucun résultat.
Voyant la nuit tombée, je décida de trouver un endroit où passait la nuit, c’est alors que je recontra un ami dont j’avais fait la connaissance à ma première venue à Stamboul. Je lui demanda alors au cours d’une conversation si il savait où se trouver Aziyadé et elle-même avait déjà désertée la ville quelques mois auparavant. Le lendemain matin, mon ami décida de partir à la recherche d’Aziyadé avec moi, on parcourut alors la ville et ses alentours ensemble. Nous fîmes cela tous les jours durant mon séjour mais rien ni personne ne put m’indiquer où était Aziyadé et sa famille. Me voilà sur le bateau du retour dans la même situation qu’à mon arrivée sauf qu’à mon arrivée j’avais des rêves pleins la tête et que maintenant ils se sont tous envolés avec le départ d’Aziyadé de stamboul.
Pour l’instant dans l’état d’esprit dans lequel je me trouve, il ne me reste plus qu’à imaginer ce qu’aurait pu être ma vie avec Aziyadé ou encore un livre qui retracerait mon épopée pour retrouver la femme que j’aimais, que j’aime et que j’aimerais, mais pour le moment une seule solution me semble approprié, sachant où je me trouve, c’est de pleurer mon chagrin, mon désespoir d’avoir perdu la femme de ma vie. "

INV 10
Sur le chemin du retour, je ne pensais qu’au jeune visage d’Aziyadé, je ne pensais qu’à ce qu’elle était devenue : vivante, défigurée, morte. J’aurais aimé que quelqu’un me parle d’elle mais personne ne m’a rien dit. Sur le chemin du retour, j’étais désemparé, triste car je me souvenais de ces beaux moments passés en sa compagnie à Stamboul, j’aurais aimé retourner là-bas bien avant aujourd’hui mais ce ne fut pas le cas, malheureusement pour moi. J’aurais pu, peut-être, la retrouvée plus facilement, si j’avais écouté l’appel, à mon égard, de sa jeune voix grave.
Mais ni aujourd’hui, ni hier d’ailleurs, je n’aurais pu la trouver, car mon destin m’en a empêché et m’en empêchera. C’est comme toutes les plantes de l’eau, qui dans mon rêve me retardaient, se nouaient et s’enlaçaient.
J’aurais préféré ne pas me retarder dans ce dédale sombre et vide qu’était les rues de la ville sainte, ne pas perdre de temps en allant de gauche à droite et de droite à gauche mais d’être sûr de moi, aller tout de suite là où il le fallait, c’est à dire du côté de chez Aziyadé pour enfin la redécouvrir.
J’aurais aimé entendre son appel pour me guider et m’emmener tout droit vers elle mais je n’entendis rien, aucun bruit, aucun son, aucune voix. Ce fut terrible à admettre le fait qu’elle ne m’ait fait aucun appel mais je m’y suis fait. Je suis en train de perdre espoir même si je sais qu’il ne faut pas désespérer dans la vie. Il y a toujours une étincelle, une flamme, une étoile pour nous éclairer et un jour chacune nous éclairera le chemin à suivre et ce jour là nous pourrons tout espérer même ce à quoi on ne pensait même plus.
Mes retrouvailles avec Aziyadé n’étaient pas pour tout de suite mais je sais qu’un jour je la reverrai, je vais garder espoir. Peut-être que ce jour arrivera plus tôt que je ne l’imagine ou peut-être arrivera t-il dans mes derniers soupirs, personne ne sait et surtout pas moi. Je sais que le jour où je la reverrai, elle n’aura pas changer : son jeune visage sera le même qu’hier et sa jeune voix grave aussi.
Sur le chemin du retour, je n’étais pas au mieux de ma pensée mais maintenant je vais beaucoup mieux et je ne désespère pas car je sais que je reverrais Aziyadé avant de m’éteindre pour l’éternité.

INV 13
Je vais vous faire part de mon voyage à Stamboul à travers ce journal.
Tout cela commençait le vendredi 03 Août pour le départ vers Istambul.
Vendredi 03 Août : le départ
Je partais pour Istambul pour remuer toutes mes cendres qui sont chers à mes souvenirs.
Je n’avais pas réussi à dormir depuis plusieurs jours car l’envie et l’excitation étaient trop forte.
Mon désir le plus fort était de revoir Aziyadé, avec bien sûr tous les petits à côtés derrière.
Mes ambitions étaient tellement garnis d’espoir que ma déception allait être terrible (s’il y en avait une, ce que j’èspérait pas).
J’étais comme un enfant proche de Noël, j’avais presque les larmes aux yeux de ce rendez-vous ; qui ne serait sans rappeler de merveilleux souvenirs et de formidables rencontres. Il était environ 23 h 37 lorsque, pour la première fois, je refermais ce livre car l’envie de sommeil persisté.
Samedi 04 Août : Le Voyage
Il est environ 08 h 53 lorsque je me réveilla, ainsi je décidais de reprendre ce journal.
Il faisait chaud, comme tous mois d’Août sur le Maghreb.
Tout au long du séjour, j’imaginais mon arrivée au port avec une foule qui aurait appris mon arrivée et qui me reconnaisserais, un petit air familier qui les aurait mis sur la piste.
Imaginez un port peuplé de personnes joyeuses sur un quai aussi beau que le ciel bleu de la Turquie.
Ceci aurait été accompagné par des embrassades, des sourires et des rires.
Mais surtout par la rencontre d’Aziyadé.
J’étais tout excité de l’impression que cela pouvait donné.
Je me rongeais les ongles, je chantais, dansais.
J’avais déjà planifié ma semaine, ballade le lundi, rencontre avec les amis le mardi, Visite de mes doux endroits avec le rappel de jolies souvenirs le mercredi…
Une semaine qui se serait finie par un grand festin avec tous Stamboul, une fête pour célébrer mon départ et peut-être celui d’Aziyadé également.
Mais à travers cela, je m’imaginais tous les jours avec cette dulciné dans des endroits romantiques où nous nous sommes connus, elle aurait été toujours aussi belle, douce, se promenant sur la plage.
Le voyage était vraiment long mais les souvenirs effaçaient le temps.
Mais pas au retour…
Dimanche 05 Août : L’Arrivée.
Arrivé au port par une ambiance des plus calme, comme une plage déserte lors d’une tempête.
Pas un chat, pas un bateau sur le quai.
Je me met à penser, pour ne pas commencer par une déception, que Stamboul me prépare une surprise à l’intérieur de la ville…
Mais une déception arrivait quand même :
La beauté du quai, elle était pittoresque, pathétique, sale, pas entretenu.
L’arrivée, pour moi, etait un grand point de départ pour la vision que je pouvais apportée par la suite.
Mauvaise opinion et appréhension pour la suite du déroulement du séjour.
Il n’allait être guère mieux.
Je demandais mon chemin que je ne retrouvais plus car la vie avait changé.
La ville n’était plus décorée pour l’accueil des vacanciers et de l’été, plus fleurie, rien ce n’était plus qu’un bidonville alors que dans mes rêves, c’était un bonheur de revenir dans une ville pleine de gaïeté.
Donc j’étais désabusé, déboussolé.
Une personne avait fait un énorme effort pour repondre à mes attentes mais avec une gentillesse à l’image de la ville.
Après 1 heure et demie de marche, j’arrivais au centre de Stamboul. J’avais encore envie de me faire une raison que l’intérieur de cette " ville " m’allait être plaisante à mes yeux et qui allait répondre à mes attentions.
Mais qu’avais-je imaginé ? Je ne rêve plus !!!
C’était médiocre, le quartier de Mehmet Fatih etait dévasté, détruit, habité maintenant par des ordures et des rats.
Je fondais en larme, tous mes souvenir etaient partis en ruine.
Lundi 06 Août : la déception :
L’heure était arrivée d’afronter le pire, ce qui aurait dût être le meilleur.
La recherche d’Aziyadé.
Comment être heureux de voir un doux cadeau que vous portez dans votre cœur après le désastre que vous venez de voir.
Je m’imaginais avant l’embarquation, une rencontre pétillante, des larmes aux yeux d’Aziyadé de revoir un proche, on se saurait embrassés puis racontait nos souvenirs près d’un feu de camp à la plage.
J’arrivais devant sa maison, enfin son ancienne maison car elle ressemblait au détail près au quartier de son maître.
Je ne pouvais, une nouvelle fois, résister à pleurer, a jeté des pierres de colère et de desespoir sur ses rats qui avaient pris la place de ma beauté.
Je courus partout pour trouve un indice, pour la trouver, peut-être par exemple de se recueillir auprès d’un endroit sacré pour nous.
Mais la réalité est dure à voir et à encaisser pour un homme pleins d’espoir et de volonté de revoir l’unique flamme de son cœur.
La réalité est là, dix ans ont passé et tout a changé.
Mardi 7 Août : Le Départ :
Je pris le bateau pour repartir chez moi, mais mon retour fut très difficile.
Un échec, être obligé de faire une croix sur une personne qu’on aime et que l’on a pas retrouvé la trace.
Ce retour fut pénible et long.
J’ai hâte de rentrer chez moi pour m’enfermer.
Adieu Journal, Adieu Stamboul, Adieu Aziyadé.

INV 16
Me voilà sur le bateau du retour, mon voyage à Stamboul m’ayant beaucoup déçus, j’ai attendu quelques jours au port, un bateau qui a mis une éternité à partir. J’ai décidé après une réflexion assez longue et dificile, d’écourter ce voyage qui devenait d’une souffrance moral insupportable. En effet, je suis arrivé à Stamboul il y a quelques temps, par une journée qui s’annonçait radieuse. Mais en arrivant près de Stamboul, le temps s’est assombri de plus en plus, le vent a commencé à souffler très fort, trop fort, l’arrivé en bateau s’annonça tout de suite chaotique. La pluie commença à tomber, puis l’orage éclata. Arrivé au port, les personnes présentent dans le bateau s’effacèrent tellement vite que quelques minutes plus tard, j’étais seul, seul dans les rues gloques de Stamboul. C’est à ce moment précis que j’aurrais aimé me réveiller, oublier cette peur, cette angoisse mais cette fois, ce n’était pas un rêve, j’étais bien là, à Stamboul, seul, dans cette ville aux dômes trop hauts et trop sombres profilés sur un grand ciel mort. Le lendemain, l’orage était passé, mais le ciel restait toujours aussi sombre et Stamboul me fesait peur, comme dans mes rêves. Pour vaincre cette peur, j’ai décidé de chercher quelqu’un, quelqu’un avec qui je pourrais retrouver Aziyadé, car même dans ce chaos, elle continuait à hanter mon esprit. La seule personne qui aurrait pu me comprendre, était Achmet. C’est pourquoi j’ai passé trois jours, trois jours entier à le chercher. Ces trois jours ont été comme le second, sous un ciel sombre. Achmet m’est resté inaxessible, introuvable, comme volatilisé, plus aucune trace, je ne reconnu personne après dix ans. Ce voyage devenait un calvaire, rien ne se passait comme je l’aurrais voulu. Tout se reproduisait comme dans mes rêves ou devrais-je dire comme dans mes cauchemards. Au bout de cinq jours à Stamboul, j’ai décidé de repartir. Ce n’était plus possible, plus supportable, presque inhumain. Apres 2 jours d’attente au port de Stamboul, un bateau se décide à repartir. Ce bateau s’est annoncé comme une délivrance, un reveil. C’est sur ce bateau, à mi-chemin entre Stamboul et la France, sous un soleil que je revois, après une semaine d’abscence, que j’écris ce passage de ma vie. Stamboul restera dans mon esprit une ville maudite et Aziyadé restera le seul rayon de soleil que j’ai rencontré dans cette ville.

INV 18
Me voilà sur le chemin du retour, sur un bateau en pleine mer, après mon voyage à la recherche de ma bien-aimée Aziyadé. Mais mon voyage ne m’a pas été de grand secour et surtout ne ma pas apporté de réponses au question que je me posais, que je me pose et que je me poserais toujours. J’ai parcouru presque tout Stamboul à la recherche d’Aziyadé, je me mettais à rêver en pensant que peut-être je pouvais la retrouver et que peut-être on pouvait vivre ensemble. Mais la réalité n’étais pas du tout comme cela car au fur et à mesure que le temps passé, que je parcourais Stamboul, les chances de revoir mon Aziyadé s’amenuiser. Je faisais tout les harems de Stamboul en espérant de la trouver mais en vain, quand je voyais un cimetière je mis arrêtais pour voir on ne sait jamais si elle y était. Mais la encore rien. Quand je la décriver à des gens pour savoir si il la connaissait j’avais toujours la même réponse et ce n’étais pas celle que j’espérais. Il y a juste une fois que l’espoir revint alors que j’en avais assez et las de rechercher partout. Une veille dame me dit qu’elle avait aperçu ma bien-aimée d’Aziyadé près d’un harem que je n’avais pas encore visiter car l’accet m’en avez été refuser, car ce harem apartener à un des hommes les plus riches de Stamboul. Avec cet espoir je me remis de plus belle à sa recherche avec l’espoir de la retrouver. Mais quand je su cela c’était le soir donc il fallait que j’attende le lendemain, ce qui me permis de rever de ma bien-aimée et de nos futurs enfants…
Donc le lendemain je me rendis au harem que la veille dame m’avais indiquer et cet fois-ci l’accet ne m’en fu pas refuser. Mon cœur battai très fort a l’idée de revoir Aziyadé mais la déception fut encore plus forte quand je vis que ma bien-aimée n’y était pas ce qui me découragea encore plus et je décida d’arrêter mes recherches car je perdais s’en doute mon temps à chercher ma bien-aimée car elle pouvait être n’importe ou sur le globe terrestre. Et peut-être même qu’elle etait morte et qu’elle etait dans un cimetierre que je n’avais encore pas visiter. Avec tout cela mes rêves de mariage et d’enfants avec ma bien- aimé tombait a l’eau. Mais il fallait bien que je sorte de mes rêves et que je retourne à la réalité je ne reverrais jamais ma bien-aimée. Donc je rentre chez moi avec encore plein de questions dans ma tête, " ou est ma bien-aimé ?, est-elle vivante ? Si non va-t-elle bien ? etc…
Ce voyage ne m’a pas servi a beaucoup de choses a part peut-être de me libérer d’un fardeau et aussi le seul aspect positif c’est que j’ai entièrement visiter Stamboul.

INV 20
Me voilà déjà dans ce bateau, un grand voilier, ce même voilier qui, il y a dix ans m’avait emmener en Turquie dans la ville de Stamboul. Puis plus recemment, il y a de cela un mois j’ai réembarqué à bord pour de nouveau me rendre à Stamboul, ville de desespoirs, de mes désillusions, mais aussi de mes rêves, de mon amour perdu. C’est pour elle que j’étais revenu, pour cette femme, Aziyadé. Sept années s’étaient écoulées entre notre dernière lettre et aujourd’hui, dix ans que nous n’avions pas échangé une seule parole ni même un seul regard. Cette voix et ce regard dont il me reste quelques souvenirs lointains. Si j’étais revenu, c’était pour tout cela, pour comprendre pourquoi. Pourquoi nous nous étions quitté si brusquement, il n’y avait pourtant aucun prémice qui annonçait une telle rupture, qui hante et émerveille à la fois mes nuits ? Pourquoi je n’avais plus de courrier qui m’attendait toute les semaines dans ma boite aux lettres ? Et surtout pourquoi je n’ai jamais réussi à t’oublier toi, Aziyadé ? Que m’avais-tu fais ? M’avais-tu ensorcelé ? Où bien même envouté pour que ton esprit résonne ainsi toujours autant dans ma mémoire ? Ce sont les réponses à toutes ces questions que j’étais venu chercher ici à Stamboul. Durant mon séjour je me suis arrêté dans un des nombreux parcs de la ville, mais pas dans n’importe lequel, celui où nous avions passé des soirées, des nuits, éclairé à la lumière de la lune qui dégage une lumière si particulière au mois de mai, caché derrière de grands arbres à l’abri des regards des habitants tous hostiles à notre union. Stamboul, une cité pleine de souvenirs, de mystères mais aussi de tristesse et d’incompréhension. Dans toutes les allées, les ruelles, les rues, avenues et boulevard je ressentais ta présence. Si j’avais décidé de revenir, c’était pour mettre fin à ce supplice de ressentir ton fantome où que j’aille, quoi que je fasse. En marchant sur la route pour aller à Mehmed Fatih je revoyais mon passé défiler au fil des rues, mais pourtant toujours rien, pas le moindre indice sur toi. Je demandais aux commerçants, aux habitants, je suis même allé voir la police et rien, toujours rien. Arrivé dans ce haut quartier de Mehmed Fatih j’ai retrouvé l’ancienne maison de ton vieux maître. Ce vieux maître qui n’avait pas résister à l’usure du temps. Une fois de plus la tristesse venait remplir ma tête d’une sensation de mal-être. Je ne savais plus quoi faire, où aller, à qui demander pour obtenir des renseignements à ton égard. Je commençais à croire que c’était le destin qui en voulait ainsi et nul ne peut lutter contre lui Ta disparition, notre rupture devenaient de plus en plus flou pour moi, cette ville ne faisait rien pour arranger cette vision. L’heure de mon départ pour rentrer en France approchait. Depuis mon arrivée rien n’avait changer dans mon esprit, j’avais pourtant chercher mais tout restait de marbre dans mes pensées. Même si j’avais appris ta mort, bien que ce soit une tragique nouvelle cela aussi aurai répondu à une de mes questions : où es-tu ? Même celle ci restait sans réponse. Il fallait que reparte, je devais quitter Stamboul pour retrouver mon pays, la France. J’étais completement depité de ne pas avoir pu progresser dans ma quête, celle d’Aziyadé. J’ai refermé mes valises avec toutes mes questions à l’intérieure sans leur réponses et je m’apperçois, à l’heure où je rédige ces quelques lignes dans le bateau du retour que mes rêves le resteront à jamais. Qu’entre réalité et rêves il y a un grouffre qui les séparent, que j’ai tenter de franchir au risque de tomber. Je suis tombé d’ailleurs, je ne pourrai jamais me relever, la douleur est trop forte, le seul remède serait de retrouver Aziyadé mais je ne la retrouverai jamais, je serai à jamais malade d’incompréhension, d’interrogation…

INV 23
Je viens tout juste de monter sur le bateau et nous embarquons déjà.
Mon cœur bat à une telle allure que j’ai l’impression qu’il va exploser, il est noué par deux sentiments qui m’oppresse de plus en plus ; le déchirement de quitter Stamboul, cette ville qui me rappelle tant de bons souvenirs, d’odeurs et de sensations propres à cet endroit et la tristesse que mon séjour , tant attendu, ne ce soit pas passé comme je le désirait.
Je m’étais inventé une histoire et souhaitait si fort qu’elle se réalise, que nos retrouvailles ne soient que du bonheur.
Mais tous ces désirs qui brulaient en moi sont réduits dorénavant à néant, ce ne sont plus que des cendres, de la poussière qui me déchirent néanmoins.
J’ai parcouru la ville dans tous les sens tel un détective privé. Mes investigations me menèrent à ses enfants, en effet, elle en avait eu trois, aussi beaux les uns que les autres et surtout sa petite fille qui lui ressemblait. Mon désir de finir ma vie avec sa mère aurait pu se réaliser car elle était séparée de son mari, mais avait quitter Stamboul. Cependant, sa petite fille me montra les lettres qu’elle lui avait écrit. Elle était dans une petite ville proche de Stamboul. Je décida alors de m’y rendre. Mais ma venue dérangeait certaines personnes qui désiraient me voir vite rentrer chez moi. Et un jour, alors que je parcourais un marché, quelqu’un m’interpella, c’était une de ses sœurs, Yasmina, elle m’avait reconnu. Elle me conta ce que sa sœur était devenue ; Malheureuse de ne m’avoir revue, elle s’était mariée et avait eu trois enfants ; elle avait raconté à sa sœur ce qu’elle éprouvait pour moi et à quel point elle souffrait. Elle avait par conséquent quitté son mari pour me rejoindre en France.
Mais lors de son voyage, elle s’était fait voler le peu d’argent qu’elle avait emmené et ses papiers. Elle arriva donc à Paris sans argent et sans papiers ne sachant plus où me trouver car j’avais changé de maison deux fois.
Dans ma malchance, elle avait demandé un renseignement à un homme et lui avait expliqué qu’elle n’avait ni d’argent, ni papier. Ils avaient sympathisé et s’apprécié et… sa sœur avec difficulté m’annonça qu’elles s’était remariée. Elle me proposa de me donner sa nouvelle adresse mais j’étais tellement blessé intérieurement que je ne répondit plus. Ma tête tourna et je me retrouvit couché dans un lit J’avais perdu connaissance et ont m’avait emmené chez Yasmina.
Je repris mes esprits et annonça à Yasmina que je prendrai le prochain bateau.
Le dénouement de mon livre avait été entièrement inventé, aucun élément ne correspondait.
Mes rêves et mes ambitions n’étaient plus que de singulières défaillances de mon imagination. J’étais heureux malgrés tout d’avoir rencontré Yasmina.
Et, à l’instant où j’écris ces mots dans mon journal de voyage, je rentre en France en ramenant dans ma poche et surtout dans mon cœur ma tentative de retrouver ma bien-aimée et mon idée de mariage.
Je rêvais que le dénouement de mon œuvre se réalise dix ans après mais c’est une tragédie que je qualifie de " tremblement de Cœur ". Je me suis assoupi et je viens de la voir, elle est superbe comme je l’imaginais je repart malgré mes mésaventures heureux.

INV 25
Pont du " Mille et une nuits "
Treizième et dernier jour en Turquie, 9h 43
Voilà, c’est fini… je pars. Je vois la ville au loin, qui s’éloigne peu à peu… Oh Stamboul ! Ville chérie, ville maudite. Tu as abrité mes désirs et mes rêves les plus fous mais regarde ce que tu as fait de moi ! Je sombre dans la mélancolie et je vois poindre le désespoir…
Ces treize jours de recherche n’ont pas porté leurs fruits ; ces cauchemars avant mon départ se sont révélés être prémonitoires. Mon esprit avait du sentir qu’après toutes ces années de silence et d’éloignement, il me serait difficile de retrouver la trace ne serait-ce que d’Achmet.
La vraie fin de cette histoire, finalement était loin d’être aussi mystérieuse. Elle s’est finie il y a dix ans, lors de mon départ, même si trois années d’échanges épistolaire ont essayé de la faire perdurer.
Comme je disais plus haut, les sombres rêves d’avant mon départ sont devenus réalité. Arrivé devant la porte de la demeure du vieux maître d’Aziyadé, je n’ai pas trouvé le courage de me faire annoncer. Je suis parti en titubant avec un sentiment amer de fatalité. J’ai d’ailleurs toujours eu du mal à réaliser que j’ai réellement passer treize jours en Turquie, et qui plus est sans avoir pu glâner quelque information concernant Aziyadé.
Parfois le rêve tient plus de la réalité que la réalité elle-même…
Ainsi mon " Azraël ", mon dénouement composé de mes larmes et de mon sang, je l’ai vécu de toutes mes forces ; mon corps et mon esprit se troublent encore à la simple évocation de ce qui n’est qu’un rêve de vie en réalité.
Ma vie de cauchemars et non de rêves s’est quand à elle poursuivie à Stamboul. Lorsqu’après quelques jours de réflexion, je décidai de me rendre aux archives de la ville pour savoir au moins si ma chère et tendre Aziyadé était toujours en vie, une désagréable surprise m’y attendait. Une partie du bâtiment, m’apprit-on, avait brûlé cinq ans plus tôt et de nombreux documents n’avaient pu être sauvés dont ceux concernant aziyadé.
Comme les nuits me l’avaient montré, des inerties insurmontables empêchaient mes recherches d’aboutir. Et sans les relations d’Achmet, impossible d’obtenir des informations de la part des Turcs.
La destinée d’Aziyadé m’est donc aussi inconnue qu’avant mon voyage.
Depuis très tôt ce matin, je réfléchis à tout ça. Ecrire m’a aussi aidé à y voir plus clair. Je sais maintenant qu’il me faudra rêver à ce que nous aurions pu devenir, elle et moi, si je n’étais pas parti. C’est de cette seule façon que je pourrais vivre plus ou moins dans la sérénité. Il faut que j’oublie cette aventure qui ne m’a rien apporté sinon des désillusions. Si j’y parvenais, je passerais ces prochaines années et quitterais ce rôle en repos avec moi-même et mon destin pour vivre les années du 20ème siècle sous des meilleurs sentiments que ceux qui m’abritaient ce matin.
Parfois ce rêve tient plus de la réalité que la réalité elle-même…

INV 27
Cher Voyageur,
Moi qui me suit partout, m’accompagne dans mes folies, désirs et émotions. Je vais ici de conter le dernier de mes voyages à Stamboul.
J’avais si souvent rêvé d’un débarquement triste à Stamboul. Pendant dix ans, j’ai rêvé d’une ville spectrale où je débarquerais au crépuscule. J’ai même imaginé le chemin que j’emprunterais pour rejoindre ma mysterieuse Aziyadé, parcourant les nombreuses tombes, traversant les marécages.
J’ai parfois même rêvé que j’arrivais dans cette ville sainte, mais là ce n’était ni les tombes, ni les joncs, ni les plantes de l’eau qui gênait mon parcours mais les quartiers inconnus et deserts, les rues sombres et étroites qui faisait obstacle à ma course.
J’ai songé tant de fois qu’elle pouvait être morte… Là je ne sais que dire, je souffre, j’ai mal, les mots me manquent… triste, non pas assez fort… malheureux ou encore argneux…, c’est indéfinissable mon cœur est emplit de haine… enfin il me semble !
Quand je suis arrivé à Stamboul, mon cœur battait à cent à l’heure, touts mes rêves n’était qu’imagination. Il est vrai, j’arrivais au crépuscule mais la ville n’était ni sombre ni sinistre. Je distinguais certes la silhouette de la ville. Mais en aucun cas lors de mon trajet je n’eus à faire le parcours du combattant.
En fait, lorsque nous descendîmes du bateau, un homme nous attendez pour nous emmener dans la ville. La peur de me trouver emprisonné dans une ruelle sombre et étroite etait effacée. Mais je ressassais encore le trajet et les endroits que je devais visiter pour retrouver ma bien-aimée. J’essayer de me souvenir des visages des personnes auparavant connues. Je ne sais plus quels chemins nous avions empruntés, mais il était que je me trouvais désormais à bon port.
Après un repas délicieux, je me mis à parcourir la ville et intuitivement je me dirigeais vers le haut quartier qu’était Mehmed-Fatih. Contrairement à mes nombreux rêves, j’allais directement chez-elle. Là, je trouva son vieux maître, qui me raconta qu’elle et sa famille était partis il y a maintenant sept ans
Lorsqu’il m’appris cette nouvelle, ma première question fût : " Mais où sont-ils actuellement ? "
A ces mots, le vieux maître me regarda d’un air indigné et triste. On pouvait lire dans ses yeux tout le malheur qu’il ressentait. Une larme allait bientôt coulée.
Je compris alors qu’ils n’étaient pas partis dans un autre endroit, mais qu’ils étaient morts.
Le vieux maître m’interrompit dans mes pensées.
Il me raconta que sa famille était morte pendant un séisme et rajouta : " tout les corps ont été retrouvé sauf le sien. On ne sait si elle se trouvait chez elle. "
Après avoir entendu ce recit, mon cœur s’emballat mes larmes coulèrent, je doutais, je ne savais ce qu’elle était devenue ; morte ? mariée ? veuve ? personne ne savais, se trouvait-elle encore à Stamboul ? Je partis chagriné de chez ce vieux monsieur.
Après une longue nuit de sommeil, enfin si je peux dire de sommeil, j’entrepris de faire quelques recherches qui n’ont aboutit à rien.
J’ai même été voir un ami, cependant il avait déménagé et je ne connaissais pas sa nouvelle adresse.
A la fin de cette journée, je pris une décision qui me paraissait dure et effroyable. Je te jure à toi et à moi-même d’oublié cette personne que j’ai nommé d’Aziyadé. Sur ceci journal, j’ai repris ma route et me voici aujourd’hui à t’écrire sur ce bateau que je renonce à une personne qui a emplit mon esprit pendant dix ans.
J’oublie et je vis desormais je t’en fais le serment.

INV 31
Le 8 juin 1891
En ce jour, je me trouve sur le bateau du retour après mon séjour de huit jours à Stamboul, il est temps pour moi de faire le point.
Tout d’abord, j’ai cherché durant toute ma période de séjour, la femme que, jadis, j’avais tellement aimé mais mes recherches sont restées vaines à mon grand désespoir. Je n’ai trouvé aucun indice, aucune piste qui aurait pu m’aider à la retrouver qu’elle soit encore en vie ou bien morte.
Je dois dire que, malgré cette recherche infructueuse, ce voyage m’a dérouté, déboussolé car je m’attendais tellement à trouver ce dont je rêvais, tout ce que je pouvais voir dans mes rêves incessants, tout ce que j’attendais de voir, à vrai dire, tout ce que j’avais envie de voir, que j’ai été chamboulé par autant de différence avec ce que je m’imaginais et même avec ce dont je me souvenais, le contraste était étonnant, surprenant.
Pour commencer mon navire de rêve n’en était pas un loin de là ! J’ai voyagé dans de mauvaises conditions mais cela n’était pas si important que ça. Ce paquebot nous a déposé au port de la ville. Quel fut mon étonnement quand je trouvas une ville en pleine ébullition, pleine de couleurs, de vie, tout le contraire de la ville noire, sombre et lugubre que je pouvais voir dans mes rêves. Tout le monde avait l’air chaleureux et accueillants. Le soleil était à son zénith et le ciel d’un bleu azur parfait et sans nuages, encore une fois, un contraste total avec le ciel mort dont je rêvais. Plus je m’avançais dans cette ville, plus j’étais émerveillé et étonné.
Depuis dix ans beaucoup de choses avaient changé, c’était tout à fait normal, mais pour moi, je ne l’imaginais pas du tout comme cela. Les rues n’étaient plus les mêmes, les gens n’étaient plus les même et bien sur la ville en elle-même n’était plus du tout la même. Il n’y avait pas de dédale sombre et vide comme je le voyais dans mes songes, au contraire la ville était bondée, surpeuplée. Il n’y avait pas non plus de marécages avec des plantes d’eau qui faisaient tout pour me retenir, il y avait la mer bien entendu, calme et belle et le seul autre point d’eau était une piscine municipale.
Lorsque j’arriva à mon hotel je fus très bien accueilli et ma chambre était très confortable, contrairement à il y a dix ans, et ce n’était pas pour me déplaire. La seule chose qui était restée telle que je l’avais laissé je la vis de la fenêtre de ma chambre, c’était une mosquée, toujours là avec sa forte et fière allure.
Ensuite j’entrepris de commencer mes recherches le lendemain matin. Je passas une agréable nuit et pour la première fois depuis dix ans je vis Stamboul autrement.
Le lendemain je commença à chercher en demandant tout d’abord, des renseignements à la réception de mon hôtel, même si je n’étais pas sur d’avoir de réponses car ici il n’aimait pas trop les touristes et encore moins ce qui font des recherches. Et là je fus surpris car on me donna tous les renseignements dont j’avais besoin et ce fût comme cela tout au long de mes recherches, toutes les personnes se montrèrent très agréables et coopératives, je fus très agréablement surpris.
Malgré toute l’aide que ces gens m’ont apportée, je n’ai pas retrouvé mon aimée, je ne sais même pas si elle est encore de ce monde, si elle est mariée, si elle a des enfants, je ne le sais pas et je crois que je ne le saurais jamais.
En prenant du recul maintenant je me rends comte de plusieurs choses. D’une part je voyais cette ville si sombre, froide, effrayante et lugubre car elle m’avait arraché à mon amour que j’en ai oublié la réalité. Et d’autre part que j’en rêvais si souvent que s’en était devenu réel dans ma tête.
Aujourd’hui j’en ai tiré une leçon, c’est qu’à force de trop rêver et idéaliser les choses comme on voudrait qu’elles le soient, on se déconnecte complètement de la réalité et du monde environnant, on finit par se convaincre que nos rêves sont réalité. Et tout cela n’est, évidemment, pas une bonne chose.

INV 35
je pars enfin, je vais enfin avec enthousiasme à l’encontre de cette fin mystérieuse. Ainsi je suis seul sur ce bateau avec toute mon angoisse, mon âme tremblante mais avec pour seule raison de découvrir les dessous de ma vie, de remuer toute cette cendre. Cette femme au prenom doux et plaisant que je connaîtrai bientôt. Durant ce voyage, j’étais pris par une intime terreur d’aperçevoir son jeune visage défiguré ou mort, je regardais l’horizon, les brumes au loin ressemblaient a des spectres qui me poussait et m’empêchait de courrir vers elle. A chaque minute écoulait, mon inquiétude grandissait et elle me fit sursauter dans le coin où j’étais assis. Par la suite, je fus a nouveau face a mon angoisse avec toutes ces questions confuses qui me traversais l’esprit. Je me levais, tournais en rond en ne sachant si elle était morte ou alors prête a m’enlacer délicieusement. Quand j’observais les vagues agitées, je vis comme une silhouette qui essayait de s’approchait de moi mais qui était bloqué par des ombres qui lui nouaient le corps. J’entendit sa voix grave mais presque sourde, elle essayait de me dire quelque chose, peut-être de me parler d’elle, de me dire ce qu’elle était devenue. Ainsi, je tendit ma main pour tenter de la saisir et je reçu en échange de l’eau glacée dans la figure comme un réveil brutal qui me fit frisonner le corps. Tout au long du voyage je cherchais a l’imaginer a penser si la mort l’aurait abimer ou si elle m’attendait là, sur la côte les bras levant pour m’interpeller. Mais la voici la fin, sur la côte il n’y avait personnes et Stamboul ne ressemblait pas à ce lieu débordant de magie et d’amour délicieux. Dés lors, je fus infiniment surpris, des regards étrangers me fixaient alors je parcourus les rues en m’étant dit qu’enfin plus de plantes, de joncs, d’iris, de spectre qui pourraient m’empêcher de la retrouver. Alors je me dirigeais directement haut de ce quartier ou elle vivait mais je vis alors a ce moment-là une vieille femme. Je n’avais même pas un seul instant fait allusion a Aziyadé mais par la suite j’ai eu quelques doutes sans trop y croire bien evidemment. Je continuais ma route, essayant de trouver quelqu’un pour me parler un petit peu d’elle mais sans résultat. Personne ne la connaissait, ne l’avait vu et tout le monde me prenait pour un fou " rêveur ". C’est ainsi que j’avais compris que le fruit de mon imagination me jouais des tours et me faisait perdre la tête. Ce livre n’aurait donc pour moi aucune fin ni tragique ne heureuse seulement mystérieuse. Pour les années qu’il me reste a vivre, j’irais ailleurs, en Afrique, en chine pour apaiser mon âme qui fut si souvent troublé et blessé par ce rêve qui durait depuis dix années.

INV 37
" La vraie fin reste mystérieuse encore, et je tremble en songeant que je la connaîtrai bientôt, que je pars demain pour aller remuer toute cette cendre ".
C’est ce que j’avais dis et c’est ce que j’ai fait.
En débarquant à Stamboul, ville de tous mes rêves, sur une plage déserte, je vis à l’horizon un paysage féerique que j’ai pendant longtemps admiré : un Stamboul au crépuscule avec toute sa population plongée dans un profond sommeil. Un spectacle.
Aprés un long moment, je me suis mis en route en direction de l’entrée de la ville. Tout en marchant, je pensais à ma chère Aziyadé, à celle dont je n’oublirai jamais l’expression de son visage, le son et l’intonation de sa voix avec son accent turc, les manières, le sourire… enfin tout ce qui fait d’elle une femme si extraordinaire, si belle. Je pensas et essayait d’imaginer aussi nos retrouvailles.
Lorsque je suis arrivé dans la ville, les habitants commençaient à s’éveiller. La ville s’activait de plus en plus.
J’ai ensuite décidé de commencer mes recherches afin de retrouver ma chère et tendre. J’ai commencé à demander à un habitant où je pouvais la trouver mais sans succés. J’ai ensuite fait du porte à porte pendant des heures et des heures mais, toujours sans succés.
Puis, voyant le soleil se couchant et la nuit arrivée, je me suis résigné à regagner mon bateau afin de rentrer.
Cette formidable image que j’avais d’Aziyadé ne restera en définitive qu’un très beau rêve auquel personne ne pourra toucher. Mais je reste tout de même persuadé que je retrouverai cette extraordinaire femme un jour ou l’autre.

INV 39
Jeudi 23 mai
Retour de Stamboul.
Je suis sur mon bateau et je reviens de Stamboul. Un homme me regarde mais rien ne peut me faire oublier Aziyadé. Elle n’était pas là ! Elle était absente ! Mais où était-elle ? Peut-être morte, peut-être malade, peut-être ailleurs. Je l’ai cherchée pendant des heures mais rien. Aucune trace et aucune pistes pour la retrouver.
Ce voyage m’a permis de découvrir une nouvelle ville car en dix ans beaucoup de choses ont changé. Les dômes, souvent refaits, sont d’une beauté incroyable Plusieurs personnes serviables et gentilles m’ont aidé à chercher Aziyadé durant plusieurs jours mais en vain. J’avais l’impression que le malheur s’abattait sur moi. Personne ne connaissait Aziyadé ou n’avait entendu parlé d’elle Mais face à cette joyeuse ville, j’oubliais peu à peu Aziyadé et me laissais entrainer par cette fête permanente. Cela dura jusqu’au lundi 20 mai. Ce jour là un homme vint me voir et m’expliqua que c’est lui, qui envoyait les lettres de Achmet. En effet Achmet lui avait demandé de continuer d’écrire alors qu’il était sur son lit de mort et c’est ainsi que les lettres me semblaient invraisemblables Il me racontait qu’il était mort d’une maladie inconnue. Je ne pus m’empêcher de penser à Aziyadé et à Achmet durant les deux jours restants. Malheureusement je n’ai pu retrouver Aziyadé et je me demande même si ce n’était pas un rêve.

INV 43
Le 9 juin, je suis sur ce bateau, tant emprunté dans mes nuits qui me rappellent sans cesse le fruit de mes passions. Le cœur déchiré, brisé, je regarde indéfinniment l’éclairage de la ville s’éloigné.
Le premier pied à terre ce matin, un énorme frisson me parcouru tout entier, mon cœur battait à tout va, j’étais épris de sentiments qui me neutralisés totalement. Mes souvenirs me revinrent, au fur et à mesure que j’avançais dans la ville, le visage puis le corps tout entier de la femme que j’aimais est apparu. Mon cœur s’était remis à battre, plus fort que jamais, je revoyais les ruelles étroites qui menait au quartier de Mehmed-Fatih. J’arrivais devant la porte de son vieux maître, et à ce moment précis mon cœur hésita. Je ne savais décider s’il m’étais préferable de garder le doute où de la savoir morte ou entre les mains d’un autre. Je ne pourrais me faire à l’idée que la femme à laquelle je rêve depuis tant d’année, qui a remplis mon cœur et m’a fait découvrir la passion puisse être morte. Mon âme égoïste ne songeai pas à savoir si Aziyadé vivait heureuse ou pauvre ou manipulé, mon cœur ne cherchait qu’une réponse à sa demande de refermé la faille présente depuis tant d’année. Depuis les années où je m’imaginais venir ici pour retrouver la femme de mes rêves, je ne pu attendre plus longtemps et décida d’entrer chez le vieux maître. Personne ne venant repondre à la porte qui n’était pas verouillé, je rentrait dans la grande salle ou vivait le vieux maître. C’est alors que j’aperçu, au fond de la grande pièce, sur un grand fauteuil élevé, le maître, qui n’avait pas beaucoup changé à part quelques centimètres de barbes en plus. Celui-ci me reconnu également du premier coup d’œil, cependant je ne ressenti plus chez lui l’expression du bonheur comme autrefois, il paraissait brisé.
Je n’eus pas besoin de lui expliquer la raison de ma présence, je sentais que ce sujet le blessait, j’étais frustrée également, je commençai à m’effondré, le vieux me consola en m’expliquant que Aziyadé n’était pas la cause de son malheur. Avec la plus grande compassion il m’expliqua le sort d’Aziyadé, je le remerciais en retenant mes larmes. J’étais maintenant convaincu qu’Aziyadé avait pendant plusieur années éprouvé les mêmes sentiments pour moi que ceux que j’éprouve à son égard. Le vieux m’expliqua, qu’Aziyadé, après avoir attendu mon retour pendant quatre longues années, décida de reconstruire une vie, selon le vieux maître elle séjournerait désormais en Amérique Latine avec sa petite famille.
La lumière de la ville ne forme maintenant plus qu’un minuscule point à l’horizon, le visage d’Aziyadé reste désormais gravé dans mes pensés. Malgrés que je sais ton cœur pour un autre, je quitte Istamboul pour me rapprocher de toi, chaque jour l’envie de te revoir s’intensifie.

INV 44
Seul dans un coin du bâteau, pleurant comme un enfant, je retourne chez moi. Le ciel est nuageux, il fait froid, et je ne sais plus quoi faire, à qui parler. J’ai l’impression d’avoir perdu ce que j’avais de plus cher, celle qui habite dans mon cœur depuis dix ans : Aziyadé.
Il y a dix ans que j’espère la revoir, et que le destin en décide autrement. Dix ans que je rêve un jour de la revoir, de retourner à Stamboul pour remuer toute cette cendre. Et aujourd’hui, malgré mes efforts innombrables pour la retrouver, je ne l’ai toujours pas revue.
Je suivais mes rêves pour la retrouver. J’ai d’abord été à Stamboul, mais je ne reconnaissais plus rien, pas même le quartier dans laquelle elle habitait. Tout avait tellement changé. Même le quartier haut de Mehmed-Fatih qu’habitait son vieux maître me paraissait inconnu. J’avais l’impression d’être encore dans un rêve. Mais, ne voulant pas faire comme dans ceux-ci, où mes regrets ne s’atténuaient jamais du fait que je ne la revoyais pas, je cherche avec hardeur quelqu’un qui pourrait m’aider à la trouver.
Soudain, je reconnus sa maison et me précipita pour frapper à la porte. Mais c’est un homme plutôt âgé qui vint me répondre. Il me dit alors qu’Aziyadé était partie habiter dans le sud de Stamboul.
Après de longues heures de marche, j’arrive enfin sur le lieu. Mais comme dans mes rêves, personne n’est capable de me renseigner. J’avais pourtant imaginé un autre scénario, et espérais pouvoir la retrouver. Mais rien ne se passe, et je me perds dans les rues étroites et désertes, comme si c’était un piège au milieu d’une nuit profonde. Pourtant je ne dors pas. Je marche et continue ma recherche, sans aucun résultat, pas même un indice sur ce qu’elle est devenue. J’attendais l’appareillage qui pouvait me sortir de ce rêve qui devenait cauchemar. Mais rien ne se passe, et je commence à perdre toute lueur d’espoir. Moi qui voulait remuer toute cette cendre, ce sont les dernières braises qui sont en train de s’éteindre.
Tous ces rêves qui n’ont jamais pu se terminer ne se termineront jamais je crois. Je ne reverrai plus le beau visage d’Aziyadé, je n’entendrai plus le son de sa voix. Aujourd’hui je ne sais toujours rien de ce qu’elle est devenue. Et même si je l’ai imaginée mariée, partie loin d’ici ou encore morte, je n’en sais rien. Toutes ces questions, je me les pose encore aujourd’hui, et je ne sais pas si j’aurai un jour une réponse…

INV 46
Mon voyage sur le bateau se passa bien, j’avais hâte d’arriver à Stamboul pour revoir ceux que j’aimaient, mais je ne savais pas ce qui allait m’arriver. Durant le voyage je la croyais déjà sur le quai m’attendant avec un grand sourire criant mon prénom avec l’intonation de sa langue et le son de sa jeune voix grave mais plus le bateau se rapprochait des côtes plus je me rendais compte que ce n’était qu’un réve pourtant j’y croyais vraiment. Dés mon arrivé a Stamboul, je retourna là où nous nous étions rencontrés croyant la voire comme la première fois marchand dans la rue allant et venant pour aller chercher de l’eau au puit, faire quelques provisions chez le marchand de légumes mais déjà pour arriver à l’endroit voulu, il m’a fallut beaucoup plus de temps qu’auparavant du fait que la route avait changé avec le temps qui passe. Tout au long du traget j’étais à la fois pressé, anxieu de la revoire et angoissé peur qu’elle ne me reconnaisse pas ou qu’elle ne voulai plus de moi ce dont je redoutais le plus. Une fois arrivé, je la cherchai partout, mais il n’y avait aucune trace d’elle. lorsque je demandais aux passants s’ils la connaissaient, ils me repondaient tous qu’ils ne l’avaient pas vu depuis une vingtaine de jours. Malgré la mauvaise nouvelle que l’on venait de m’annonçait je ne perdis pas espoire car pour moi elle était là quelque part dans cette ville. il est vrai que je ne me senti pas très bien, j’étais envahit par une tristesse enorme et insurmontable ainsi que des tremblements mais ce fut passager. Du fait qu’il se faisait tard je décida d’aller chez mes parents qui n’habitaient nul loin de l’endroit ou je me trouvais. Je les avaient prevenu de mon arrivé par une lettre que j’avais envoyé longtemps avant mon départ. Lorsque nous nous sommes retrouvés nous avons beaucoup parlés et nous avons dîner tous les trois comme lorsque j’étais enfant. Lorsque je me suis couché, la fatigue de la journée m’a envahit et m’a endormis rapidement. Le lendemain je me leva de bonne heure et à peine je fut debout je la vis passer devant chez mes parents, elle était toujours aussi radieuse, elle n’avait pas changé, elle avait toujours une démarche simple mais la mettant en valeur, les cheuveux dettachés, tombés sur ses épaulles dont la couleur était cuivre, elle etait habillée d’une magnifique robe qui faisait ressortir ses beaux yeux verts, quand soudain je sentis une main de vieille dame se poser sur mon front je fis un bond dans mon lit et je m’aperceva que c’était ma mère qui me reveilla et me sorta de mon agréable rêve. Malgré cette mauvaise experience je continuais a la chercher dans la ville durant toute la semaine de mon voyage à Stamboul mais je ne la trouva point, je racontait tous les soirs à mes parent mes peripeties de la journée. Mon état devenait de plus en plus critique, je ne mangeait plus, je maigrissait a vu d’œil, il est vrai que cette était ce que j’aimais par-dessus tout. Enfin, vint le jour de mon départ, les adieux avec mes parents fut très difficile tout comme la première fois. Je repris le bateau et décida de faire le bilan sur cette femme que j’aimait et que j’aime, en me disant qu’elle ne m a pas oublié, qu’elle devait partir pendant quelques temps, et que je la verrai lors de mon prochain voyage à Stamboul ou alors qu’elle viendrai me voir chez moi . Une chose est sur c’est que je ne perd pas espoire.

INV 47
Lundi 21 Octobre
Rien ! Je n’ai strictement rien trouvé sur cette femme ! Pas même un quelconque signe, une piste envisageable. Bref, une eventuelle trace pouvant me ramener à elle… Elle que j’ai connu il y a si longtemps et pourtant, ses traits m’apparaissent encore très nettement. Que dire d’elle, avec son nom si doux, celui que j’ai tant voulu lui attribuer " Aziyadé ". Elle est et reflète à mes yeux tout ce qu’il y a de plus chère au monde ! je ne cesse de penser à elle, hantant mes nuits et mes jours et m’accompagnant avec son parfum si pure, dans tout ce que j’entreprends. Ses yeux si mystérieux, son regard si profond en disant long m’invitent à m’y fondre en continu ! Je voudrais être près d’elle, la protéger tout comme peut le faire une mère avec ses enfants. Cette femme a pour moi le pouvoir de se lier avec le paysage, aux cieux. Elle serait en quelque sorte une inspiratrice, une accompagnatrice. Les quelques moments passés en sa compagnie me paraissant à la fois si courts et si longs, ont annulé en moi, tout sentiment de solitude et d’incertitude. Nous partagions sans se soucier… cependant, autant d’éloges à son propos sont-elles bien fondées ? Est-ce bien de celle-ci dont je parle ? N’a t-elle pas changé depuis tout ce temps écoulé après mon départ ? au fond de moi, tout ce qui a été écrit dans son livre, cela n’a été qu’inventé ! En effet, toute cette fin qui a été si reellement racontée ne s’est pas passée de la sorte et, je le sais désormais, restera à jamais un rêve. Ce fut pour moi trop dure de rappeler tous ces souvenirs, ce brusque départ après cette rupture… et pourtant encore aujourd’hui, ne l’ayant pas vu, je ne lui en veut pas ! Ce fut donc à la fois joie, tristesse et angoisse que j’eue l’idée de me lancer à sa recherche, il y a quelques temps, sans reellement savoir où elle se trouvait ! Etait-elle à l’endroit où je l’avais quitté ? Avait-elle décidé de refaire sa vie après tant de bonheur ! Malheuresement, c’est avec autant de questions sans réponse dont le but du voyage était bien sûr d’élucider, que je reviens aujourd’hui chez moi ! L’espoir de recreer cet idéal, cette fin enoncée dans le livre, tant attendue… s’est désormais éteinte. Tout cela me paraît bien futil ! Je n’étais encore que dans mes rêves ! En faisant le bilan, ce voyage m’a été fort perilleux et j’ai le temps d’avoir gaspillé un temps inutile à sa recherche. Cette escapade ne fut qu’un échec, constat vain d’être trop impuissant, puisque je ne me suis heurtée qu’a des pistes qui n’on rien apportées de concret. Quelque fois, par ci, par là, ce visage, défiguré ou mort, qui sait ? m’a conduit dans différentes contrées. Parfois même, j’eue l’impression que certaines pistes furent brouillées, comme ci le diable ne voulait pas de nos retrouvailles. Je reviens, aujourd’hui sans rien savoir sur cette femme qui devient fausse à mes yeux, réduite en poussière. Desesperé ! tel est mon état. Pourquoi avoir voulu courir après des utopies, rechercher un amour qui n’est peut être même plus partagé. Pourquoi songer à une femme que je ne connais que partiellement et seulement au travers de sa beauté ! j’arrête désormais de me torturer l’esprit. Le livre restera à jamais rangé au fond d’un placard…

INV 50
Me voilà sur le chemin du retour de mon séjour à Stamboul où je suis resté huit jours au lieu de quinze jours prévus, ces jours que j’avais pensé consacrer à la recherche d’Aziyadé et à nos retrouvaille. Oui nos retrouvaille… arrivait à Stamboul je déçendis de mon navire les yeux écarquillés à la vue de cette ville, cette ville du moins ce que je voyais de la ville avait énormément changer, je me demanda même si j’étais bien à Stamboul. Des champignons avaient poussés ces immeubles si grand inexistant auparavant. Je me déçida à continuer mon avancé dans cette ville qui m’était devenu inconnu. Certaine maison dans mon souvenir qui exister avant ne sont plus là à présent, des ruines se sont agrandis. Puis un frisson me parcoura tout le corps, ce petit bar où l’on avait pris l’habitude de s’asseoir tous les jours vers cinq heures, était-il tou,jours sur pied, je continua ma route avec un pas qui s’accèlérait. Me voilà sur les lieux à présent, oui c’étaient bien là, il y a la maison de la petite dame si gentille toujours avec le sourir un peu plus loin la cabine téléphonique donc entre les deux cela devait être ceux fameux bar. Je me suis soudain mis à courir, je me retrouva devant un mur avec une porte toute petite, il y avait plein de couleur sur ce mur, cela donner mal aux yeux, je vis un écriteau " The Stamboul ", le même nom qu’il y a dix ans mais cela ne ressemblait plus tout à fait à un bar. Je me retourna et vis un vieillard assis sur le rebord d’une fenêtre, j’avança jusqu’à lui et lui demanda ce qu’était devenu le bar qui était à cet endroit il y a dix ans. Le vieillard me regarda et me dis que la population était jeune maintenant et qu’ils leur fallaient des distractions et qu’ils on finis par ouvrir cette boite de nuit. Je n’eu aucun sentiment à ce sujet.
Après avoir pris quelques renseignement par ci par là, je finis par découvrir qu’Aziyadé habitait chez son oncle et que bien sûr elle étai toujours vivante. Je me harda d’y aller en répétent mon discours dans ma tête tout le long du chemin.
Je suis devant sa porte j’attendis environ un quart d’heure avant de prendre le courage de sonner. La porte ouvrit elle était là devant moi dix ans après, j’avais attendu ce moment si longtemps. Nous nous sommes reconnus, elle s’avança vers moi, les larmes dans les yeux.
Et puis… boom !!! Mon navire vient de heurter le bord, ce qui me réveilla tout ceci n’était qu’un rêve, remit de mes émotions, je sauta de mon navire pour voir si ce que j’avais rêver n’était pas une vision de l’avenir, je courrus en direction du bar et me voilà devant ce mur comme dans mon rêve. Le sourire au lèvre, je me retourna et vis le vieillard, je ne pris même pas le temps de lui parler, je courus vers la maison de son oncle. Je sonna au bout de quinze minutes, la porte souvrit… Et là très déçut ce n’était pas elle ce n’était pas ma Aziyadé. Je halletais quelques instants, la femme qui se trouvait devant moi me fit entrer. Je lui posa des questions sur Aziyadé et m’appris qu’elle s’était marié avec un homme très riche et qu’ils avaient eux deux enfants puis un jour ils sont partis et ne sont jamais revenu et n’ont jamais donner de nouvelle.
Toutes mes illusions étaient envoller, je resta quelques jours puis je repris le chemin du retour pour chez moi, le cœur lourd, les yeux remplis de larmes.
Tant d’illusion alors que dix ans sont déjà passé.

INV 51
Cela fait déjà trois jours que nous sommes partis de Stamboul, cette ville maudite dans laquelle j’ai perdu la femme que j’aimais et que je ne pourrais jamais retrouvé.
J’avais toujours pensé que le jour où je reviendrai je la retrouverais même si elle etait morte ou parti dans un autre pays, j’ai toujours cru que je trouverais une piste qui me mènerai à elle. J’ai été chercher tous ses proches un à un mais aucun n’étais restés à Stamboul et personne ne savait où ils étaient.
4ème jour de traversée :
Cette nuit met arrivé la chose la plus surprenante de ma vie, j’ai retrouvé le visage de Aziyadé enfoui au plus profond de moi depuis une dizaine d’année. Son visage etait toujours aussi beau malgré les quelques années supplémentaires. Malgré le fait que ce rêve est le plus agréable de toute ma vie, il n’en cache pas moins un regret qui me revolte. J’interprête ce signe comme etant la seule preuve qu’elle vive et alors que j’étais à Stamboul il y a quatre jours, ce rêve ne m’arrive que maintenant. Je sais qu’il faut désormais que je retourne en Turquie et que je prenne le temps qu’il faut pour la retrouver. Mais malheuresement je sais que l’opportunité de revenir ne se presentera pas de sitôt.
De plus, malheuresement pour moi, une jeune femme qui voyage egalement sur ce bateau s’est éprise de moi. Elle a essayé plusieurs fois quelques approches que je n’ai pu que refusés après le rêve que j’ai fait cette nuit. Cette jeune femme m’a paru plus ou moins désappointée voir furieuse.
[Pendant deux jours, personne n’écrit dans ce carnet. C’est alors qu’un marin entre dans la cabine de Loti et prend le carnet.]
Je suis marin sur ce bateau et je suis désolé d’écrire dans ce carnet mais c’était une des dernière volonté de Loti. Loti est mort.
Plus précisément, il a été assassiné par plusieurs coups de couteaux.
C’est une jeune fille du nom de Camilla Bolbeck et qui était éperdument amoureuse de Loti qui l’a tué suite à une altercation au moment où Loti lui a dit qu’il etait amoureux d’une femme qu’il n’avait pas vu depuis dix ans. Elle est entrée dans une rage folle et l’a poignardé.
Loti est mort ce matin car personne n’a pu stoper l’hémoragie.
Il m’a aussi chargé de donner ce carnet à la femme qu’il a toujours aimé.

INV 52
Aujourd’hui, je suis sur le chemin du retour, j’ecris pour noyer ma peine car je reviens sans toi. Je cherchais desespèrement cette femme qui remplissait mes rêves, sans aucun résultat ; Je pensais fortement à cette mystérieuse histoire car j’étais convaincu que cette rencontre serait le debut d’une fabuleuse romance. J’ai longtemps pensé à tous nos moments passés ensemble jours et nuits, j’ai cherché une trace de toi, mais en vain. Aujourd’hui je suis meurtri et je voie ma peine dans le souvenir de tes yeux, de tes cheveux flottants dans le vent quand nous étions seul sur les campagne pierreuse de Salonique, mais aussi lorsque nous admirrons ces couchers de soleil où nous étions assis sur le banc main dans la main. J’attends désespérement un signe de toi, plus rien ne compte, il n’y a plus que toi qui pourrais me reveiller de ce cauchemar dans lequel je suis. Pourquoi ne t’ai-je pas trouvé ?, existes-tu vraiment ? ou, es-tu seulement le fruit de mon imagination ? Es-tu morte avant que je n’arrive te chercher ? Je me pose toute sorte de questions qui sont malheureusement sans réponse. Je ne t’ai pourtant pas inventé, car je reconnaîtrais ton visage parmi d’autres, je connais même ton nom. J’ai pourtant toujours autant de mal à croire que cette rencontre inévitable n’ai pas eu lieu.
Qu’es-tu devenu. J’espère te revoir un jour ou te voir, car peut-être ne t’ai-je peut-être jamais vu.
Plus les heures passent et plus je m’éloignent de toi. J’eprouve un sentiment de déception car jamais je n’aurais pensé que cette rencontre n’aurais pas eu lieu. J’esperais tellement le moment où nous aurions été tous les deux, on aurait appris à se connaître davantage, même si au fond de moi je crois te connaître completement. Ceci m’inquiète, comment aurais-je pu te connaître si bien, sans même t’avoir vu une fois. Peut-être n’étions-nous pas fait pour se trouver maintenant. Je garde un espoir et qui sait l’avenir nous fera prendre le même chemin. Tu restes la femme idéale et parfaite à mes yeux, mon premier grand amour. Ce moment n’est pas encore perdu, il n’est que repoussé, et un jour ou l’autre nous nous croiserons, maintenant je continuerais de rêver de toi, jusqu’au jour où nous nous verrons enfin.

INV 53
En ce jour de retour, le grand désespoir sombre en moi. Je n’ai pu l’apercevoir. la femme dont je rêve si souvent revoir, et que je n’ai pas vu depuis dix longues années n’était pas ou plus là. Mes rêves disaient vrai. Toutes ces fois où j’ai tant rêver de la revoir, jamais elle ne m’apparaissait et jamais je ne parvenais à l’atteindre. Comme dans mes rêves, tous les obstacles possibles et inimaginables se sont heurtés à moi, et m’ont empêcher d’aboutir jusqu’à elle. Je n’avais aucun indice pour la retrouver, aucun élément essentiel qui m’aurais permis de marcher sur ses traces, et qui m’aurais prouver son existence. J’ai rêvé de mon échec, et j’ai vécu mon échec.
J’ai été pris au piège par cet étrange Stambul, et surtout par ces étranges rêves qui depuis dix ans me préviennent et me mettent en garde de la terrible déception que j’aurais en essayant de la retrouver, et en échouant.
Je n’aurais jamais dû remuer toute cette cendre, j’aurais dû laisser le passé et le souvenir là où ils étaient et en aucun cas vouloir les rattraper.
Je connais enfin la véritable fin de mon livre. Même si je ne sais pas ce qu’elle est devenue, je sais en tout cas ce que le " nous deux " est devenu. Il est et restera toujours un tas de cendres qui ne pourra revivre.
Ainsi s’achève mon triste voyage, utile pour mon livre mais inutile pour moi-même.

INV 54
Le 8 Mai 1891,
Mon séjour à Stamboul vient de s’achever, je suis sur le chemin du retour. malheureusement, cela n’a servit à rien, ma soif de réponse n’a pas été achevé. Je me suis peut-être fait trop d’illusions ? ou je ne suis pas venu au bon moment ?… Je ne sais pas. Ainsi, je repars sans savoir si elle est morte ou non, comment elle va… etc. Tant de questions sans réponse et aucun indice ! Malgré cela, les rêves que je faisais sur Stamboul n’étaient pas fondés. Bien au contraire, Stamboul est une ville lumineuse et colorée. Je n’avais aucun souvenir de la beauté que pouvait avoir certain endroit de Turquie, surtout Stamboul, c’était comme si je visitais la ville pour la première fois. Pendant ce séjour, le ciel resta d’un bleu infini et les paysages étaient d’une beauté rariscime, mais revenons à la raison de ce voyage.
Ma principale idée –retrouver Aziyadé- fut un véritable fiasco. J’essaya, dés mon arrivée là-bas, de retrouver sa trace. Je commença tout d’abord par essayer de voir sa famille que je n’avais pas rencontré depuis une dizaine d’années, mais en vain. Malgré cela, je gardais epoir, je le gardis même cinq secondes avant d’embarquer sur le bateau.
En effet, après cet échec sur la recherche de sa famille, j’ai parcouru tout Stamboul, afin de la retrouver, j’ai fait des annonces dans les bars mais la seule chose qu’on a bien voulu me dire était " T’as de l’argent ?! " Les habitants ne m’ont pas beaucoup aidé…
Maintenant je me rend compte que, de vouloir retrouver absolument et par tous les moyens Aziyadé, m’a totalement aveuglé, demit de bon sens ainsi que de jugement. Je commence à croire qu’Aziyadé, en fait, fait, elle aussi, partie d’un rêve et qu’elle n’est qu’une illusion. Sinon comment expliqué que je n’ai aucun souvenir ni d’elle, ni de Stamboul, et que je n’est pas réussi à la trouver. Je pense que ma quête d’Aziyadé et des souvenirs est aujourd’hui terminé et Aziyadé demeura à tout jamais dans ma mémoire.
Pour conclure ce voyage, je pourrais dire que ce n’était qu’un rêve !!. mais un rêve qui semblait si réel et si beau !! Aziyadé était pour moi la femme parfaite, mais on ne peut vivre avec des rêves ou des fantômes !!

INV 56
Voilà ! Le bateau s’éloigne de cette terre merveilleuse au ciel noircit par les bonheurs et les malheurs qu’elle incarne. Je m’éloigne de cette terre que je ne reverrais certainement plus. Le ronronnement des machines et l’humidité de la vapeur s’échapant de ces cheminées, minarets me plonge dans un léger sommeil, où, je revois cette ville, plongée dans l’obscurité de la nuit, où je m’engoufre et me perd dans ces rues de plus en plus étroites. Je revois ces marécages qui m’ont cent fois empéchés de revenir dans cette terre fertile. Je revois ces racines qui s’enlassaient autour de mes pied comme pour me protéger de l’horreur qui m’attendait là-bas, je repense à ces lettres que je recevais d’Aziyadé en voyant le bureau de poste où elle les a sans doute postés. Et ce pauvre Achmet qui cessa brutalement de m’écrire. Quand je vois sa maison vide, je me dit que lui aussi a dut se perdre dans ces marécages d’où il n’est jamais revenu. Soudain, l’audition de la trompe me réveille et je vois arriver en face de moi un superbe trois mats à bord duquel je crois voir Aziyadé, Achmet et tout ceux chèrs à ma mémoire. Derriere moi, je distingue encors les hauts domes des mosquées qui disparaissent dans le brouillard de la nuit qui tombe, et, qui me plonge une nouvelle fois dans un sommeil profond, qui pour la premiere fois depuis dix ans me permet d’entendre Aziyadé dans un rève d’une terreure infernale. Je commence à marcher vers une voie qui semble être celle d’Aziyadé, et je me souvient, que quand mon bateau à jeté l’ancre, je décendait et posait le pied nu sur la terre ferme. J’était alors persuadé de revoir Aziyadé et Achmet en bonne santé. Mais ma joie fut de courte durée quand je vis la maison de mon brave serviteur abandonné depuis de nombreuses années. Il en était de même de celle d’Aziyadé. Alors je me mis a courir dans tout les sens vers un lieu tranquille mais la présence de tombeaus ralenti ma progression et je me perdais de nouveau dans ces endroits hostiles qui ne ressembaient en rien à des marécages mais plutot à un vaste désert humain qui était au delat de tout ce que j’avais pu imaginer. Je marchait toujours tout droit et je retombai sous les tentures qui ornent les souks. Dans le fiacre qui me ramena à l’hotel, je ne disais aucun mot, et, en arrivant ma chambre me paru vide comme s’il manquait une présence. Je sentait que ma quète allait être vaine et qu’il ne servirait à rien de rester là pour entretenir le spleen et pour nourrir les animaux des marécages. En effet, j’avais l’intention de clore mon livre et de le fermer à jamais, en revenant sur cette terre pour avoir une réponse, mais, je réalisait que quand bien même mes amis seraient vivant tout m’empècherait de les revoir. Ce voyage était donc pour moi l’occasion de boucler la boucle. Ce voyage m’a permi de comparer la réalité à mes rêves qui étaient pourtant proche de la réalité mais en même temps loin de ce que j’aurai pu imaginer.

INV 59
Me voilà sur le bateau du retour, seul, toujours. Il y a une semaine, j’arrivais dans cette ville si mystérieuse plein d’espoirs : je voulais la retrouver ou savoir ce qu’elle était devenue. Mais rien, Istambul n’a pas voulu me devoiler ses secrets, les lieux avaient beaucoup trop changé et mes souvenirs étaient beaucoup trop lointains, ils n’étaient que poussière et invention… Mais pourquoi ? Pourquoi ne pas l’avoir retrouvée ? Pourquoi tant de difficultés ? Pourquoi ?…
Heureusement, ce voyage est aussi positif en certains points. Tout d’abord, le fait de me retrouver dans les décors de notre idylle m’a permis de retrouver de nombreux souvenirs perdus. J’ai aussi éprouvé ces frissons glacés et brulants, tristes et heureux, lourds et lègers qui ont chargés mon âme de retours en arrière.
Cependant, je suis en proie à de grandes interrogations : ces souvenirs sont-ils réels ou imaginaires ? et pourquoi tant de cauchemards ? Le fait de retourner dans cette ville fut très éprouvant, tant au niveau physique qu’au niveau émotionnel. Mon sommeil était agité par de nombreux rêves innexplicables, je cours, je m’arrête, essouflé, et repars sans savoir où je vais ni ce que je cherche même si au fond de moi je m’en doute… Ensuite, j’arrive près de cette campagne pierreuse de Salonique et au loin, j’aperçois cette ville merveilleuse dans un coucher de soleil mais les dômes commencent à disparaître, puis des rues où il me semble avoir des souvenirs, enfin, tout Istambul, je me retrouve alors seul avec moi-même, toujours seul… Une tombe apparaît alors, je m’approche et lit l’inscription : c’est le dernier habitat d’Aziyadé. Je me reveille en sursaut me disant que ce n’est pas le bon prénom, mais est-ce la destinée réelle de cette femme que j’ai tant aimé ou la fin dont j’ai toujours révé ?
Mes souvenirs et mes rêves s’entremélent, les uns complétant les autres… Ces illusions perdues de retrouvailles qui n’ont et n’auront jamais lieu me font reflechir… Esse mieux ainsi ?
Sur le bateau qui m’éloigne de Stambul de mon amour et de mes rêves, j’ai peur. Ai-je fait tout pour la retrouver ? Pourquoi mes souvenirs sont-ils si emmelés ? Il m’arrive même parfois de me demander si je n’ai pas inventé toute l’histoire, me persuadant qu’elle était vraie… Je rêve, m’interroge, je ne sais plus faire la part entre imaginaire et réalité. Peut-être esse pour cela que les recherches furent si compliquées ? Mais que faire ? Comment savoir ? Mon séjour : était-ce une si bonne idée ? N’est-ce pas le moyen de me faire souffrir d’avantage ?
Je rentre chez moi avec le désir d’oublier ce qu’auparavent je souhaitais garder, mais aujourd’hui je reviens en France avec des illusions perdues, des deceptions et de la peur car mes souvenirs lointaints ne correspondaient pas toujours avec la réalité, le plus surprenant est que ce fait étrange se repeta souvent lors de mon séjour... La réalité et la fiction ne se rejoignent pas mais s’éloignent…

INV 62
Le 13 janvier 1892 :
Pleure pour moi Stamboul, pleure ville de mes espoirs, ville de mon bonheur, ville de mes souvenirs mais aussi ville de mon chagrin, ville de mes regrets, ville de mon désespoir… Pleure pour moi ! Car aujourd’hui, je suis sur le chemin du retour et à mon grand désespoir, je suis bien seul sur ce chemin. J’ai eu beau chercher, fouiner, remuer ciel et terre, retourner la moindre poussière de Stamboul, je n’ai rien trouvé. Aucune trace de ma bien-aimée, cette jeune femme turque que j’ai connue de nombreuses années auparavant, cette demoiselle à qui j’au eu l’audace de consacrer un livre, tout en conservant assez de pudeur pour ne pas dévoiler son nom.
Longtemps j’ai attendu ce moment, l’espérant et le redoutant en même temps. Je l’ai attendu dans l’angoisse, en étant presque certain que cette entreprise était vouée à l’échec mais j’avais au moins conservé l’infini espoir de mon erreur. Mais non, je ne m’étais pas trompé, ces rêves, ou plutôt ce rêve unique, qui a envahi mes nuits et hanté mon sommeil, ce rêve étrange, où, à la dérive dans les rues de Stamboul peuplées de fantômes, je me perdais, attardé par des évènements dont je ne savais que faire. Mais, qu’importe le déroulement de ce songe, la fin était toujours identique, et je me réveillais en sursaut, accablé par cette vérité, cette vision d’une réalité que je n’osais accepter : je ne la retrouverai jamais.
Et pourtant, malgrès mes doutes et en dépit de mon angoisse, j’ai entrepris ce voyage. Certes, il m’aura fallu du temps avant de m’y décider, mais j’ai tout de même débarqué à Stamboul au début du mois de mai de l’année dernière. Et j’ai d’abord retrouvé avec plaisir le Stamboul de mes souvenirs, le Stamboul charmeur, aux parfums ennivrants et aux paysages idylliques. Puis, j’ai entamé mes longues et difficiles recherches. J’ai beaucoup souffert, promené sans cesse d’un bout à l’autre de la ville, dans le but de rencontrer ces personnes que l’on m’indiquait et qui, chaque fois, avait disparu, semblables aux fantômes de mes rêves. Et pour mon plus grand malheur, tout au long de ce séjour, je n’ai fait que retrouver des lieux déjà visités en rêve, c’était comme si ce rêve était venu se superposer à la réalité, et je n’ai d’ailleurs que peu de souvenirs de ces huit mois passés à Stamboul, comme quand le rêve de la nuit s’efface au réveil.
Finalement, ce voyage (ou peut-être ce rêve plus vrai que la réalité) ne m’a rien apporté. Je n’ai pas retrouvé celle qui occupe mon cœur et mes pensées. Et pire que tout, j’ai perdu là-bas ce que j’avais pu jusque là conserver : l’espoir. Alors, s’il te plait, pleure pour moi Stamboul.