" A quoi sert le baccalauréat ? ", audition au Sénat


Le collectif a répondu à l’invitation du groupe de travail présidé par M. Jacques Legendre le 13 février 2008

Sauver les lettres défend l’examen et le diplôme nationaux du baccalauréat.

Le rôle régulateur de l’Etat (l’examen suit les principes d’égalité de traitement entre les élèves, et ne tient pas compte de leurs origines sociales) doit être préservé. Le baccalauréat maintient l’égalité, le contrôle continu la détruirait au contraire. Quant aux nouvelles épreuves récemment introduites, dénaturant la mission d’instruction de l’école, elles doivent être combattues car elles la font renoncer à son rôle démocratique et républicain.

 

I. Des raisons d’égalité.

1) Le contrôle de l’Etat et l’organisation nationale du baccalauréat préservent l’égalité entre les candidats sur l’ensemble du territoire de la République :

C’est ainsi que le baccalauréat, tel qu’il est organisé actuellement dans ses grandes lignes, préserve ces conditions favorables d’égalité : le diplôme est valable et reconnu partout. Il fournit des débouchés équivalents, et garantit la formation donnée en sanctionnant connaissances et programmes définis nationalement.

2) Le baccalauréat a également un rôle capital de repère scolaire, qui joue une fonction régulatrice sur son amont et son aval, et garantit la valeur des dossiers.

Il s’oppose aux recrutements opaques qui permettent les parcours d’initiés : sans baccalauréat, les recrutements en post-bac seraient soumis à des procédures obscures : comment savoir sur quels critères seraient recrutés en facultés et ailleurs, les futurs étudiants ? Ou bien, il faudrait s’en remettre à d’autres procédures, la sélection à l’université par exemple, dont on peut penser qu’elle serait beaucoup plus stricte qu’un examen adapté aux lycéens, et dont rien ne dit que sans contrôle étatique elle serait juste : l’autonomie des universités les fait échapper au contrôle de la République. D’une université à l’autre les critères varieraient. C’est un renoncement à l’égalité.

Il régule, par ses contenus, l’amont de bien des filières. Le recrutement sur dossiers par exemple, constamment utilisé contre le maintien du baccalauréat, n’est possible que parce que l’examen existe : le baccalauréat est la clef de voûte de l’enseignement au lycée, il en détermine la nature et le contenu. Les dossiers ne sont fiables que parce que les notes qu’ils présentent valident l’acquisition et la compréhension de programmes sanctionnés par le bac qui est leur horizon. C’est parce qu’existe cet étalon national que les classes préparatoires, contrairement à ce que l’on entend dire, recrutent aussi sur des lycées sensibles des élèves dont les résultats scolaires sont excellents.

3) Des raisons sociales et une valeur symboliques.

Dans les familles, le baccalauréat est considéré comme une preuve de la valeur des enfants. Une étape est franchie avec l’examen. Dans des familles désorganisées qui laissent souvent l’adolescent à l’abandon, l’obtention du diplôme joue le rôle de preuve de valeur, et restaure l’image de soi. Un tel rôle symbolique ne peut être négligé.

L’examen joue également le rôle de repère. Le reste de la scolarité manque de cadres solides : les années scolaires sont diluées dans des cycles, le Brevet des collèges, que tout le monde obtient, est devenu inconsistant et ne prouve plus rien. Le baccalauréat au contraire aide les adolescents à se situer et se repérer, sa passation et son obtention signent une étape réelle et symbolique d’initiation. Ce rôle structurant capital plaide pour le maintien de l’examen, en tant que rite initiatique fondateur de l’entrée dans l’âge adulte.

Or ce genre de rite a tendance à disparaître dans nos sociétés ; la culture de l'évaluation permanente, de l'apprentissage tout au long de la vie sont en contradiction avec cela : nous entrons maintenant dans une société où tout cela sera constamment remis en cause, ce qui est très peu sécurisant et constructif pour un individu. Avoir le bac constitue au contraire une entrée claire dans le monde adulte.

Le bac est aussi considéré pour sa valeur sur le marché du travail, quoi qu’on en pense. Y toucher est sans doute un facteur supplémentaire d'inquiétude sociale 

Le niveau d'instruction qu'il continue de donner malgré tout est socialement important. Ce n'est pas le moindre des arguments car, en dépit de ce qu'on en dit, la "culture" reste une valeur pour beaucoup de nos concitoyens.

Cet aspect des choses est socialement essentiel : lorsqu'on retire toute valeur à la culture et à l'effort qui permet de l'obtenir, qu'est-ce qu'on peut opposer à ceux qui sombrent dans le cynisme et la facilité ? La religion ... qui aurait le monopole des valeurs ? Mais, si on dévalorise l'instruction et la culture, on risque d'avoir les pires versions de la religion.

La question de la laïcité est comprise dans cet argument.

L’article 1er, dans les principes de la loi de 1905, affirme : "La République assure la liberté de conscience." Cela signifie certes qu'il y a une neutralité de l'Etat et de l'école, mais le collectif Sauver les lettres est très sensible aussi à l'idée inspirée notamment du siècle des Lumières que, sans esprit critique, ni instruction, il n'y a pas de liberté de conscience. Cela explique certaines réactions que d'aucuns pourraient croire disproportionnées face à la dégradation de l'instruction publique, mais ces réactions se comprennent mieux si on rappelle la place stratégique du bac dans la construction et les logiques de progression des cours dans le secondaire. Sans bac comme examen final, l'édifice risque vraiment de changer de nature.

En effet, le bac fait partie du contrat politique dans notre République. D'abord l'histoire nous montre l'importance de l'école dans les républiques qui se sont succédé en France. Et, plus conjoncturellement,  les citoyens doivent être instruits non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour pouvoir bien juger des réalités sociales et politiques, surtout dans un univers mondialisé qui devient de plus en plus complexe.

Cette fonction d’égalité et d’équité, ce rôle social, cette culture critique qui garantit le citoyen éclairé ne peuvent être préservés que par l’Etat, seul rempart contre les intérêts individuels, les pressions de l’argent, et les sollicitations de lobbies religieux. Tout renoncement de l’Etat dans ce domaine est la porte ouverte à tous les abrutissements, au primat des forces religieuses en lieu et place du recul critique, et à l’effondrement du politique.


II. Pourquoi il faut refuser le remplacement de l’examen final anonyme et national par le contrôle continu.

Toutes les mesures récentes dans l’organisation du bac visent à le compliquer, de façon à rendre préférable le contrôle continu. Mais ce dernier détruit la nature même de l’examen, et le lien organique qui unit la République, l’instruction, et les citoyens. Il faut donc le refuser.

Le contrôle continu, sous forme d’épreuves organisées dans les établissements par le personnel qui y enseigne, ouvrirait la porte à toutes les pressions. La neutralité et l’objectivité de l’examen, sa totale indépendance des origines sociales, culturelles et ethniques, la garantie du niveau d’instruction, le principe d’égalité des chances et d’équité dans l’évaluation, y disparaissent totalement.

1) le niveau d’épreuves fixées localement et non nationalement ne présenterait aucune garantie de contenu et d’exigences.

Les établissements peuvent être tentés, surtout dans la politique de contractualisation qui se met en place, de faire pression sur les enseignants pour adapter le niveau des épreuves aux performances qui leur sont demandées pour obtenir des moyens (dans certaines académies par exemple, l’obtention de moyens est liée à celle d’un taux académique de passage de Seconde en Première : on imagine facilement les pressions qui peuvent peser sur un établissement qui maintient ses exigences). Le baccalauréat y perdra toute crédibilité.

2) l’anonymat des candidats ne serait plus respecté : ils y perdraient une garantie essentielle d’objectivité. Ils ne seraient plus à l’abri d’erreurs de jugement de l’enseignant, pourraient être victimes de conflits, payer le prix de leur comportement en classe. L’égalité républicaine y sombrerait.

Les enseignants, à la fois juges et parties, pourraient être victimes de pressions, morales et physiques, être exposés à la violence de leurs élèves déçus ou revendicatifs. La sérénité des cours, le lien d’indépendance totale de l’enseignant et de l’enseigné auront disparu. La violence a la voie libre.

3) le contrôle continu désorganiserait le contenu des enseignements : tout l’enseignement, au lieu d’être progressif et gradué, serait lié aux pratiques d’évaluation. Les compétences et les automatismes risquent de prendre le pas sur la réflexion et l’usage du raisonnement, plus longs à acquérir, et de standardiser les pratiques.

- La définition du contenu des évaluations deviendrait envahissante : au lieu de se consacrer à leurs cours, à leurs élèves et à la correction des copies, les enseignants passeront leur temps à définir des épreuves liées au niveau partiel, forcément difficile à définir, atteint à telle ou telle date. L’enseignement va se parcelliser.

- L’enseignant y perdrait toute liberté pédagogique : il devrait se conformer à des progressions uniformes d’une classe à l’autre, pour permettre les devoirs communs. L’adaptation fine aux possibilités des élèves et au niveau des classes y disparaît complètement.

- Le contrôle continu désorganiserait la vie des lycées. Un baccalauréat blanc écrit retire une semaine de cours aux élèves de Terminale. Qu’on en organise un par trimestre, et c’est trois semaines de cours supprimées aux élèves. Un baccalauréat blanc oral enlève des cours à toutes les classes, en supprimant les cours des professeurs examinateurs mobilisés par les oraux. A côté, les trois semaines de juin occupées par l’examen final actuel sont un bien moindre mal qu’une désorganisation périodique et rituelle, quoique cachée, de tous les lycées de France. L’organisation actuelle des jurys de TPE, l’introduction de l’épreuve expérimentale de sciences dans la série S et le contrôle continu de langues vivantes en STG, mobilisant en pleine année scolaire des enseignants en poste qui délaissent leurs classes, en est déjà un exemple négatif. La " reconquête du mois de juin " de notre ministère devrait être remplacée par la reconquête de décembre, de mars et de mai… Qui a à gagner au change ??

- Le baccalauréat actuel a la vertu, par la place finale qu’il occupe dans l’année de Terminale, de mesurer le niveau atteint par le candidat au meilleur moment, par le couronnement de l’acquisition d’un programme qui forme un tout. Les mesures périodiques de son niveau risquent de fausser tous les résultats : certains élèves ont besoin de temps pour organiser et bien utiliser leurs connaissances. Les couperets réguliers des évaluations intermédiaires risquent de les pénaliser. Les " compositions " rituelles des années 50 et 60 ont disparu pour tous ces motifs qu’on voudrait maintenant ressusciter pour des raisons économiques et démagogiques bien fragiles ou douteuses.

4) Enfin, le contrôle continu ouvre la voie à toutes sortes de dérives ou de suspicions :

Le baccalauréat n’étant plus ni anonyme, ni objectif, ni garanti en termes de niveau et de contenu, sa valeur sera liée à la valeur supposée de l’établissement qui l’aura délivré : comment imaginer qu’un candidat de Seine-Saint-Denis ou de Marseille-Nord aura les mêmes chances de poursuite d’études qu’un candidat de Louis Le Grand ou Lyon-Le Parc ? L’égalité des chances, l’équité d’évaluation et l’égalité républicaine que garantit le bac actuel ne seront plus respectés : au lieu d’être jugé sur sa valeur individuelle, le candidat sera étalonné d’après ses origines sociales et géographiques. On peut imaginer le nombre de recours qu’occasionnerait cette situation, et surtout la République y aura perdu son rôle de régulation et de promotion, au profit de la simple apparence et de l’opinion : qui a à y gagner ?

La vie et même l’existence des établissements scolaires seront liées au qu’en dira-t-on, à l’opinion versatile et mal informée : la disparition de la carte scolaire renforçant toutes les évaluations fantaisistes de la valeur de tel ou tel établissement, les familles chercheront à inscrire leurs enfants dans l’établissement le mieux coté ou le plus indulgent : toute idée d’instruction républicaine et égalitaire aura disparu, les garanties qu’offre la République vont être remplacées par une évaluation du bouche à oreille… Lorsque tous les établissements délaissés auront fermé, il ne restera plus sur le sol français qu’une carte du désert scolaire. Seule la République garante du savoir peut se gendarmer contre cette situation.

Enfin il serait suicidaire dans une République que l’instruction et sa certification soient laissées à l’appréciation personnelle, celle des enseignants responsables d’épreuves non calibrées au niveau requis, et celle des familles laissées libres d’apprécier les performances de l’école sans en avoir la moindre compétence : c’est la République qui doit fixer l’enseignement qu’elle souhaite sans le laisser à l’opinion, c’est la République qui ne doit pas laisser soupçonner son école, en laissant croire qu’elle n’est pas égale partout, ni également dotée partout. La confiance dans les institutions est à ce prix.

 

III. Une destruction sournoise : un examen miné de l’intérieur.

L’attachement scolaire et social au baccalauréat ne peut être négligé, et rend sa suppression difficile. C’est pourquoi une troisième voie semble avoir été choisie, visible en 2005 par exemple : François Fillon a conservé le baccalauréat devant les demandes lycéennes, mais a en même temps rendu les TPE obligatoires. La mesure conservatoire n’a été possible que parce qu’on s’assurait la perspective concomitante de miner l’examen de l’intérieur, jusqu’à un total effondrement apparemment naturel : trop de bacs obtenus tue le bac. L’introduction d’épreuves vides n’est que l’étape intermédiaire avant suppression.

L’attachement de Sauver les lettres à l’examen est évidemment indissociable de l’attachement au niveau qu’il sanctionne. C’est pourquoi le collectif s’est toujours élevé contre les décisions qui ont contribué à en baisser le niveau et les contenus. Il s’élève en même temps contre l’utilisation de son travail critique aux fins de discrédit du baccalauréat. Les objections de Sauver les lettres, positives au contraire, visent le maintien ès qualités de l’examen.

Le collectif s’élève de même contre l’oreille trop attentive prêtée par les gouvernements à d’autres reproches faits ordinairement à l’examen par les politiques et les sociologues (son coût, sa complexité, son rôle discriminant, le désir de statistiques flatteuses sur l’efficacité des politiques éducatives), pris pour prétextes à l’introduction en son sein des mesures propres à le miner, et à emporter la décision à venir de sa suppression :

1) De nouvelles épreuves, visant à la dissolution de l’évaluation.

Le discours officiel sur l’esprit de recherche que développerait ce genre de travaux est un leurre : la recherche suppose davantage de connaissances initiales, et davantage de temps ; or les TPE se déroulent sur seulement 36 h de temps/élèves, mais comptant pour 72 heures/professeurs, les TPE mobilisant deux enseignants par classe. Peu formateurs, ils sont coûteux. Mais ce coût n’est pas productif en terme de connaissances transmises. Ce prix est celui que l’Etat a choisi de payer pour d’une part s’offrir un résultat flatteur, d’autre part discréditer le diplôme.

Ces deux épreuves difficiles à noter avec justesse ne rendent pas justice au travail de l'élève, qui a un sentiment d'arbitraire, alors que le bac est précisément là pour lutter contre l'arbitraire.

Cette évaluation est d’autant moins rigoureuse que dans le même temps le ministère a supprimé, en 1995, la consultation des livrets scolaires et les jurys spécifiques de français. D’où notre proposition de les rétablir, pour limiter le caractère parfois aléatoire des résultats.

2) Des évaluations inconsistantes :

De plus en plus d’épreuves sont fondées non sur une vérification des connaissances, mais sur un prélèvement d’indices dans des documents fournis. L’histoire, la géographie et les sciences sont touchées, au point que les candidats eux-mêmes s’en émeuvent ou le prennent pour une humiliation : les élèves de L par exemple sont consternés en SVT de se voir pris pour des ignares incapables. Dans une moindre mesure, les corpus de textes de l’écrit des EAF relèvent de la même conception, quelle que soit la série.

3) Un autre essai : le bac dans cinq académies pilotes.

Sous prétexte de " reconquête du mois de juin ", le ministère a décrété dans cinq académies " pilotes " une cohabitation des épreuves et des corrections du baccalauréat avec les cours aux classes de Seconde, les conseils de classe et les procédures d’orientation.

Actuellement l'organisation du bac dans les académies pilotes est assez stupéfiante : on a le sentiment qu'on veut organiser plutôt la désorganisation des épreuves et une certaine confusion au mois de juin. Visiblement, la volonté est de faire la promotion du contrôle continu.

Quoiqu'on puisse penser du contrôle continu - et nous sommes y sommes opposés -, la stratégie de l'Etat est condamnable, car ce sont les élèves et les administrations qui vont payer le prix fort de cette confusion organisée. En effet, soit on impose le contrôle continu généralisé  - ce qui, certes, risque d'être mal perçu et d'être assez difficile, mais si des raisons existent pour cela, il faut les donner ; soit on conserve le système actuel de contrôle final en tâchant alors de l'améliorer.

Au lieu de cela, tout est fait pour dégrader les conditions de correction pour les professeurs et d'épreuve pour les élèves pour aller petit à petit vers le contrôle continu. Bref, nous sommes dans une demi-mesure qui place les élèves dans une situation d'expérimentation assez honteuse !

Par exemple, le recrutement de vacataires pour remplacer les professeurs lors des surveillances est un risque d’incidents ou d’erreurs dans les distributions de sujets. Les temps de correction sont encore raccourcis en philosophie. Les épreuves anticipées de Première littéraire, pour contracter le temps dévolu à l’examen, ont été nationalement fixées sur une seule journée, ce qui ne permet même pas aux élèves bénéficiaires de tiers-temps supplémentaire de faire une pause entre les épreuves. Les épreuves académiques (l’oral) des EAF sont prévues à marches forcées dans les académies-pilotes, au risque d’incidents dans leur préparation par les examinateurs, ou leur déroulement. Les corrections de l’écrit se font en huit jours après les oraux, soit dans des conditions dégradées et injustes pour les candidats, et se poursuivent jusqu’au 8 juillet. Autant dire que la " reconquête du mois de juin " est surtout le débordement sur juillet.

Les recteurs eux-même se sont émus de cette désorganisation et de cette précipitation nuisibles à la qualité de l’examen et à l’orientation des autres élèves, ainsi que les chefs d’établissement chefs de centre, responsables du bon déroulement du baccalauréat.

Les procédures longues du mois de juin : l’orientation en fin de Seconde, les conseils de classe, les commissions d’appel et les rencontres avec les parents qui mobilisent le professeur principal lui-même examinateur du baccalauréat et parfois du BTS, nécessitent une sérénité et un temps que le ministère ignore ou méprise superbement. Comment peut-on, en sus, annoncer aux familles que leurs enfants de Seconde vont avoir cours ? Le manque de professionnalisme et de sérieux de ces mesures stupéfie : ne serait-il qu’un effet d’annonce à visée électorale, et que le calcul de l’incident national, capable de discréditer le baccalauréat ?

Conclusion.

La Commission des Affaires culturelles du Sénat travaille sur la modernisation du baccalauréat. Pourtant, son organisation actuelle, l’efficacité de sa passation et de sa correction en un temps record en fin d’année, ses garanties d’égalité républicaine individuelle et territoriale sont la preuve de sa modernité institutionnelle et politique, et font honneur à l’Education nationale.

Au contraire, les dernières évolutions du baccalauréat (nouvelles épreuves de français, TPE, épreuves expérimentales de sciences, organisation du contrôle continu en langues en STG), autant de complications, sont autant d’empoussiérages et de brouillages démagogiques ou idéologiques d’une époque dépassée, nuisibles à la valeur de la certification finale des savoirs du lycée. Il suffit de s’en débarrasser. En prendre prétexte pour discréditer l’examen serait se tromper d’objectif : il faut au contraire revaloriser le baccalauréat, dans l’intérêt de l’Etat : un baccalauréat exigeant constitue en effet le pilier de l’instruction, un ensemble de règles et de repères sociaux garants de l’égalité républicaine devant le savoir, et une formation intellectuelle critique indispensable au citoyen avisé.


Agnès Joste, pour le collectif.

03/2008