Apprendre à lire



Commande en ligne sur amazon.fr ou fnac.com.
Geneviève Krick, Janine Reichstadt, Jean-Pierre Terrail.

Apprendre à lire
La querelle des méthodes

Éditions Gallimard, "Le débat", septembre 2007, 130 pages.


[ Quatrième de couverture : ]

Le choix des méthodes d'apprentissage de la lecture a donné lieu à une polémique particulièrement confuse, dont ce livre entend clarifier les enjeux.

Par opposition à la vieille décomposition syllabique (le b.a.-ba), disqualifiée pour son caractère mécanique et ânonnant, on a cru trouver dans des techniques d'identification directe des mots et du sens les moyens d'une pédagogie plus respectueuse des intérêts de l'enfant et de sa spontanéité. Ce furent la méthode globale, puis le compromis des méthodes " mixtes ".

Force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les méthodes actuelles laissent trop d'enfants au bord du chemin, en particulier dans les milieux culturellement défavorisés. Or diverses études ont montré que l'appropriation systématique du code écrit permise par la syllabique rend l'entrée dans la lecture plus aisée pour tout le monde. Des conclusions corroborées par le travail clinique avec des jeunes en grande difficulté.

N'est-il pas temps, dès lors, de repartir du bon pied, en admettant avec les auteurs que " la syllabique n'est ni de droite ni de gauche : elle est juste efficace " ?

[TABLE]

Introduction

La syllabique est-elle réactionnaire ? par Jean-Pierre Terrail.
Le politique et le pédagogique. - Les performances du système éducatif. - L'efficacité des méthodes de lecture. - La logique de la syllabique. - Apprentissage de la lecture et démocratisation scolaire.

De l'oral et l'écrit : l'entendu, le lu et le compris, par Janine Reichstadt.
Le débat politique et la syllabique. - Principes de la syllabique. - Principes de la mixte. - Qu'est-ce qui est le plus efficace ? - La question de la compréhension.

La confrontation à la lettre, par Geneviève Krick.
Du « je sais » au « je ne sais pas ». - Déni du «je ne sais pas » ou « tu ne sais pas ». - Destruction poétique de la langue. - Du côté de l'institution : l'effroi de la lettre. - Un remaniement de la relation à la langue. - Un cas de «dyslexie». - Écrire les nombres.


[Début de l'introduction]

Gilles de Robien, alors ministre de l'Éducation nationale, faisait connaître en janvier 2006 sa décision de rétablir la syllabique dans l'apprentissage de la lecture. Face à lui, les tenants des méthodes dites « mixtes », pratiquées par l'immense majorité des maîtres et proposées par la plupart des manuels, ont élevé la plus vive protestation. La polémique qui les a opposés apparaît de prime abord comme une querelle d'experts très spécialisés : apprendre à lire, est-ce apprendre à reconnaître des lettres ou à identifier des mots ? Pour identifier des mots, faut-il les « décoder » (décrypter les sons correspondant aux signes écrits) ou les déduire du sens de la phrase ? Et, question peut-être la plus subtile (mais pas la moindre) : pour enseigner le code, c'est-à-dire le système des correspondances entre les sons de la langue parlée et les signes de la langue écrite, faut-il partir de l'entendu (du son, par exemple « a » dans «lama», dont on apprend la transcription, la lettre a) ou du lu (de la lettre a dont on apprend qu'elle se prononce «a») ?

S'il n'y avait là que de simples problèmes techniques, l'ampleur publique prise par le débat, historiquement inédite sans doute en France pour une telle affaire, la virulence des prises de position des experts, la force de résistance opposée par les enseignants et leurs syndicats au ministre, allant jusqu'au refus de masse de fonctionnaires d'obtempérer à l'autorité de tutelle, tout cela resterait peu compréhensible. Il faut donc interroger ce qui se joue en réalité dans cet affrontement, en décrypter les enjeux essentiels.

[...]


09/2007